Compostelle avec Santiago, la Via Francigena avec Leandro. C'est une tradition dans la famille de Céline Anaya Gautier de marcher ensemble, mère et fils, quand l'enfant atteint ses sept ans. Marcher avec son enfant c'est le découvrir comme une personne à part entière. Ce qu'elle confie à Vincent Belotti.
Quand ses fils étaient petits, Céline Anaya Gautier leur a annoncé qu'à l'âge de sept ans, ils devraient choisir "une épreuve où il se dépasseraient psychologiquement, physiquement et spirituellement". Santiago a choisi de marcher sur le chemin de sa mère, vers Compostelle - une route qu'elle-même avait déjà empruntée neuf fois en 18 ans ! Et plus tard, Leandro a choisi de marcher vers Rome, la Via Francigena.
Marcher avec son fils, c'est le "découvrir", confie cette mère célibataire. "On se rend compte que notre enfant est une personne à part entière." Il faut aussi accorder ses pas et trouver un rythme pour cheminer ensemble. Après "Dis maman, c’est encore loin Compostelle ?" paru en 2016 (éd. Le Passeur) Céline Anaya Gautier publie "Ciao Pellegrino !" (éd. Trédaniel), où elle raconte son pèlerinage vers Rome en compagnie de son fils Leandro.
Née à Paris, Céline Anaya Gautier a vécu son enfance au Pérou. "Le voyage est le fil rouge de ma vie", confie cette Franco-péruvienne au caractère "épicé et bien trempé" ! Ses origines familiales l’ont "confrontée à la plus grande pauvreté" comme "à la richesse", de Villejuif à Lima.
Dans ses voyages, que ce soit en Asie, en Océanie ou en Orient, elle "a toujours été à la recherche de Dieu". Issue d’une famille "extrêmement catholique", elle a "rompu" avec l’Église sur le chemin de Saint-Jacques. "Comme je suis très très très croyante, je me suis dit ce n’est pas à moi, petite humaine, de décider comment dieu veut parler aux gens donc je ne peux pas choisir une religion."
Photographe professionnelle, Céline Anaya Gautier est une artiste engagée. Pour son exposition "Cœur de Femmes", en 2003, elle a accompagné des femmes de la rue, de passage à la Halte, à Paris. Elle a aussi réalisé un reportage sur les coupeurs de canne à sucre haïtiens en République dominicaine, "Esclaves au Paradis".
Ce qu’elle recherche, dans ses marches ou dans son art, c’est "l’humain". Et "à travers l’humain la quête de moi-même, une quête très égoïste et personnelle !" Pour elle, "les autres sont des miroirs, en fait, les autres nous permettent de voir potentiellement ce qu’on est, et ce qu’on est pas, et ce qu’on peut développer, ce qu’on ne veut pas être, ce à quoi on aimerait se rapprocher…"
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