Focus en ce début d'année sur un film tourné sous le soleil de la Méditerranée, "Mes frères et moi", réalisé par Yohan Manca. Un film touchant et réaliste à la fois.
Une petite surprise comme on les aime. Un film plein de tendresse et de réalisme à la fois, une sorte de conte social dont on sent que le réalisateur a mis beaucoup de lui-même. C’est tiré d’une pièce de théâtre qu’il avait montée et jouée à 17 ans et qu’il a ici librement adaptée. L’histoire se passe le temps d’un été où Nour, jeune adolescent d’une fratrie masculine, va découvrir l’art et le chant lyrique comme moyen d’émancipation.
Le film commence sur une plage par une partie de foot musclée, observée de loin par le jeune adolescent qui tente d’intéresser sa voisine par sa conversation. C’est l’occasion d’emblée de marquer ce qui le distingue de ses frères et qui donne son sens au titre du film. Le lieu reste anonyme, on hésite au début entre un bord ou l’autre de la Méditerranée. Mais ce n’est pas le plus important. Le récit est universel et il nous parle avant tout de fraternité et de la force des liens familiaux, à travers ces 4 frères qui vivent avec leur mère malade, hospitalisée à domicile.
Ces frères sont tous très différents, ils vivent de petits boulots et d’arrangements plus ou moins louables. L’ambiance est parfois électrique mais les liens fraternels sont plus forts. Et le réalisateur parle de la dimension quasi-sacrée des repas quotidiens qui guérissent les conflits.
Côté casting, on notera la présence de Judith Chemla qui joue la professeure de chant, qui a une voie sublime, elle est elle-même soprano et elle trace un parcours très riche au cinéma depuis qu’elle a quitté la Comédie française. Les hommes sont joués par une nouvelle génération d’acteurs qu’on commence à retrouver de film en film dans des palettes de jeu très large. Dali Bensallah, qui joue l’ainé, un dur sûr de lui, mais fragile au fond et qui est très juste. Il vient du cours Florent et a déjà réussi à décrocher un rôle dans le dernier James Bond.
Sofian Khammes qu’on vient de voir aux côtés de Kad Merad dans Un Triomphe d’Emmanuel Courcol. Et qui interprète ici Mo, dans un rôle assez nouveau, un peu à la Aldo Maccione, de gigolo dilettante au grand cœur, qui apporte de l’humour dans la fratrie. Quand le troisième frère au contraire glisse plus dangereusement vers les petits trafics de la cité où ils habitent.
Le petit Nour joué pour Maël Rouin Berrandou, est la révélation du film. On ne peut que penser à Billy Eliott quand on le voit entrer tout timide dans son cours de chant. Et il tient objectivement bien la comparaison !
Le mercredi c'est le jour où sortent les nouveaux films au cinéma. C'est aussi le jour pour écouter, à 8h45, La Chronique cinéma de Valérie de Marnhac !
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !