Dans le cadre du festival America, le festival des littératures nord-américaines qui a lieu tous les deux ans à Vincennes, nombre d’autrices et auteurs autochtones du Canada et des États-Unis étaient mis à l’honneur. Parmi eux, Michel Jean. Dans ses romans, il raconte la vie de ses ancêtres et leur mode de vie nomade.
Dans ses livres, Michel Jean, auteur québécois d’origine innue, nous explique qu’auparavant, les communautés vivaient en fonction des saisons. Elles passaient l’été près du lac puis se déplaçaient pendant un mois, remontant les rivières et gravissant des montagnes de 1000 mètres de dénivelé, pour rejoindre leur emplacement hivernal dans les forêts boréales. Une vie rude, mais de grande liberté.
Ce mode de vie a pris fin lorsque l’homme “blanc”, à force de barrages et de déforestation, a obligé les Innus à se sédentiriser. Quant aux enfants, ils ont été forcés de quitter leur famille pour rejoindre des pensionnats dans lesquels on a tenté de les acculturer, et où ils ont subi de nombreux sévices physiques et psychologiques.
Il a fallu beaucoup de temps avant que ces réalités ne soient connues, tant des allochtones que des autochtones. Michel Jean, par ses romans dans lesquels il donne la voix à celles et ceux dont on a tu l’histoire, espère pouvoir mieux faire comprendre la réalité d’un peuple qui tente difficilement de se reconstruire, dans un monde qui a tellement changé.
Son roman Kukum, qui vient de paraître au format de poche, a reçu de nombreux prix, notamment en Europe. L’élargissement de son lectorat, et donc de la prise de conscience collective, invite à l’espoir pour l’avenir de sa communauté.
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