En matière d'écologie il est souvent question de changer ses habitudes: avez-vous vous déjà pensé à moins utiliser votre voiture? À vous en passer?
'DEMAIN JE M'Y METS', UNE CHRONIQUE À RETROUVER DANS L'ÉMISSION COMMUNE PLANÈTE - Commune Planète, c'est la nouvelle émission d'écologie sur RCF. Un rendez-vous hebdomadaire proposé par Anne Kerléo à découvrir dès ce vendredi 10 janvier 2020.
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J’entends souvent : 'Ah oui, mais, vous, les écolos, vous voulez qu’on fasse tous du vélo et vous détestez les voitures. Mais, ma grand-mère qui a 97 ans, elle peut pas faire du vélo.' C’est peut-être vrai. Peut-être pas. Peut-être que votre grand-mère de 97 ans pourrait faire du vélo si la route qui passe devant chez elle n’était pas si encombrée de bolides vrombissants et trop rapides ? J’avais un voisin qui, à 97 ans, allait toujours chercher sa baguette à vélo. Dans une rue très peu passante, et avec la boulangerie à 150 mètres. C’était sa balade quotidienne, m’a-t-il expliqué un jour. Son petit plaisir de vieillard.
En fait, plus que de savoir comment on se déplace, il s’agit de savoir comment mieux et moins se déplacer. Et pour ça, j’ai un truc. Une méthode. D’abord, il ne faut pas se sentir coupable. Nous sommes tous et toutes le fruit de la société dans laquelle nous vivons, et celle-là nous pousse très largement, trop largement, à croire que la voiture à cinq places avec un immense coffre est indispensable à chacun de nos déplacements. Ce n’est pas le cas !
Et justement, c’est le deuxième point : il faut en prendre conscience. Pour cela, commencez par un autodiagnostic. Sans changer quoi que ce soit à vos pratiques habituelles, notez comment et pourquoi vous avez effectué chacun de vos déplacements dans la semaine. Attention, aller toquer à la porte du voisin pour demander du sel, ça compte aussi. Vous vous rendrez alors compte de toutes vos pratiques : des plus courtes aux plus longues, des plus motorisées, et donc polluantes, à celles que vous effectuez avec vos pieds sans même vous en rendre compte.
La troisième étape consiste à une double démarche de désintoxication et de prise d’information. Il vous faudra chercher l’ensemble des modes de déplacements disponibles, là où vous vous trouvez. Car, bien souvent, un bus, un train, des vélos ou même un itinéraire pédestre ou un chemin forestier peuvent vous permettre de réaliser l’un ou plusieurs des déplacements que vous faisiez jusqu’alors en voiture.
Une fois le diagnostic réalisé, qu'est-ce qu'on fait ? Testez ! Ne mettez pas la barre trop haut : engagez-vous pour un mois. Deux si vous êtes ambitieux. N’oubliez pas : changer de comportement, c’est comme arrêter de fumer. Ça ne se fait que très rarement du jour au lendemain. Soyez tolérant avec vous-même. Acceptez que, des fois, vos vieux réflexes reprennent le dessus.
C’est en effectuant ces petits tests que l’on se rend compte que marcher, cela peut être très agréable, qu’on voit son environnement tout à fait différemment, que faire du vélo, ce n’est pas si dangereux qu’on l’imaginait, que prendre le bus permet de lire au lieu de conduire, etc. Une fois cette période de test effectuée, tirez-en les conclusions : y a-t-il des trajets que vous pouvez faire autrement ? D’autres que vous pouvez éviter ? Si oui, allez-y. À fond, cette fois.
Et si vous constatez que malgré tous vos efforts et tentatives, vraiment, la voiture reste la seule solution pour tous vos déplacements, interpellez vos élus pour qu’ils fassent les aménagements nécessaires pour que vous puissiez devenir des écocitoyens modèles. Ca tombe bien, les élections municipales approchent.
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