Hamou Bouakkaz - Les troubles psychiques, un handicap stigmatisant
En partenariat avec h'up entrepreneurs
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Il a passé 15 mois au sein de l’infirmerie psychiatrique de la police de Paris (I3P). Un lieu inconnu du grand public qui accueille des personnes interpellées, en proie à des délires mentaux, avant d’être redirigées ailleurs. Une "gare de triage" qui mêle médecine et sécurité. Valentin Gendrot a enquêté en infiltration, à l'issue de l'école de police. Il publie "L’I3P infiltrée" chez Albin Michel.
"C’est une boîte noire, une gare de triage, explique Valentin Gendrot pour décrire l'infirmerie psychiatrique de la police de Paris, où il a passé 15 mois. Un endroit assez opaque où lorsque vous avez des personnes avec des troubles du comportement qui sont interpellées par des policiers parisiens, dans certains cas, elles vont être orientées vers l’I3P." Des psychiatres décident ensuite d'une éventuelle hospitalisation, qui se fait sans le consentement de la personne concernée.
Valentin Gendrot n'avait pas prévu initialement d'écrire sur cette première affectation après son école de police. "Une infiltration par hasard" dans ce lieu avec des "chambres-cellules" où les personnes admises ne sont emmenées que par des policiers.
Le journaliste a aussi voulu dépasser les histoires sordides, les tentatives de fugue, les crimes. Il a alors repris contact, plusieurs années plus tard, avec des anciens patients qu'il avait rencontrés à l'I3P. "L’idée c’était de pouvoir brosser des portraits, ouvrir des romans familiaux. Il y a quatre personnes que j’ai pu retrouver. Cela va de Pascal qui a tué quelqu’un dans le métro à Olga qui est une femme détectée bipolaire depuis les années 80. En donnant la parole et en humanisant ces personnes, ça permet d’aller plus loin que la simple peur", explique Valentin Gendrot.
Selon lui, "quand on parle de psychiatrie, on tourne la tête parce que ça nous fait peur". Pourtant, il estime que ces personnes sont avant tout victimes de leurs troubles. On en parle donc très peu dans les médias et le débat public. Un tabou qui fait dire au journaliste qu'on ne verrait jamais un député schizophrène. "Il faudrait une plus grande présence de personnes qui ont ces pathologies mentales dans les médias, au cinéma, etc. Cela permettrait de casser cette image. Il faut aller vers l’autre mais c’est compliqué", conclut-il.
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