Une autre forme de vie, ailleurs que sur Terre? "C'est peut-être une des plus anciennes questions de notre humanité." Certes le cinéma et la littérature fantastique ont popularisé les petits hommes verts et autres aliens. Mais si les histoires de science fiction remportent autant de succès c'est bien qu'elles interrogent avec profondeur ce que nous sommes. Jacques Arnould, invité exceptionnel de Stéphanie Gallet, vient de publier "Turbulences dans l’univers" (éd. Albin Michel). Un ouvrage passionnant par un homme qui est historien des sciences et théologien. Selon lui, parler des extraterrestres c'est se demander ce qu'est la vie, tout simplement.
Si d'autres formes d'existence devaient apparaître, elles viendraient directement interroger notre rapport à Dieu et notre conception du monde. C'est l'objet du livre de Jacques Arnould. Au sein du CNES il occupe un poste des plus inattendus. La mission de ce théologien et historien des sciences, c'est de "rencontrer, écouter, dialoguer avec ingénieurs scientifiques qui conçoivent des sondes, des fusées, des stations spatiales". Il partage leur vie, leur expérience et leur passion et prend avec eux le temps de s'interroger sur le sens de leur travail. "Au fond, pourquoi tous ces moyens intellectuels, financiers, techniques?"
Dans l'histoire de l'humanité, c'est à partir des années 60, quand on a commencé à envoyer des fusées et des sondes dans l'espace, que l'on s'est intéressé à la question. "Jusqu'alors nous étions en train d'attendre ou d'observer de loin ce qui pouvait se passer", explique l'historien. Depuis, les progrès des sciences sont tels que la possible découverte de vie ailleurs que sur Terre ouvre des possibilités énormes.
"Il faut dinstinguer deux domaines", prévient Jacques Arnould. D'une part ce qui relève de l'ufologie et de tout ce que dans l'univers on n'arrive pas à identifier. Et d'autre part ce que l'on peut appeler exologie, astrobiologie ou "pluralité des mondes habités". C'est-à-dire "d'autres formes d'existence que celles que nous connaissons sur terre."
Avant d'imaginer la rencontre du 3è type, on peut, et c'est là toute la posture de Jacques Arnould, tenter de se rencontrer entre savants, physiciens, biologistes, mais aussi philosophes, historiens, etc. Car se demander s'il existe une vie ailleur que sur terre c'est se demander ce qu'est la vie. Il se peut que sur Terre existe des êtres dont le mode de vie ou l'aspect est tel qu'on ne soit pas capable de dire s'il s'agit d'être vivant. D'ailleurs, les scientifiques ne sont toujours pas mis d'accord pour savoir si le virus est un être vivant. "En pensant à une vie extraterrestre, je suis amené à penser la vie sur terre."
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