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"Spluj", 20 000 lieues sous l'Aber à bord d'un semi sous-marin

Un article rédigé par Oceane Théard - RCF Bretagne, le 23 juillet 2024 - Modifié le 25 juillet 2024

Depuis le mois d'avril, le semi sous-marin Spluj permet d'explorer les fonds sous-marin dans l'archipel de Lilia (29). Nous avons participé à l'une des deux excursions proposées, au départ du port de l'Aber Wrac'h. 

Le semi sous-marin "Spluj" au port de l'Aber Vrac'h. Le semi sous-marin "Spluj" au port de l'Aber Vrac'h.

On le voit arriver de loin. Un petit engin rouge vif, qui capte le regard des badauds. Nous sommes douze passagers à patienter sur le ponton du port de l'Aber Wrac'h. Le "Spluj" est en approche, piloté par son capitaine, Guénolé Marquier, casquette vissée sur la tête. Parmi les passagers à prendre place aujourd'hui à bord du "Spluj", Marie-France et Bruno, venus de Lorient avec leurs petits-enfants. Ce qui les a encouragé à faire la route depuis Lorient pour cette excursion ? "Voir les poissons, les algues, quand on peut pas plonger c'est une bonne expérience" sourit Marie-France. Le ciel est gris et le vent s'est levé dans la journée, mais pas de quoi gâter notre impatience de découvrir les fonds marins, il est déjà l'heure d'embarquer. 

 

L'archipel "aux mille îlots"

Le "Spluj" (plongée en breton) s'éloigne du port, le petit groupe s'attroupe dans la cale aux parois vitrés, qui donne déjà à voir, malgré une eau pour l'instant trouble, l'ombre des algues. "Il y a un petit quart-d'heure de transit avant notre premier spot de vision (...) Là on ne voit pas grand-chose dans l'Aber Wrac'h avec la turbidité de l'eau, mais à l'avant-dernier tour, on a pu apercevoir un banc de mulets", explique Guénolé Marquier. "Là on va sortir de l'Aber Wrac'h, dans l'archipel de Lilia." Rendez-vous donc sur le pont pour admirer l'archipel aux mille îlots, où Eric, scrute l'horizon. "J'ai 72 ans depuis quelques jours, et aujourd'hui c'est mon cadeau d'anniversaire!" sourit-il. "On est venus de Paimpol avec mon épouse. (...) C'est original, c'est pas commun et je pense que le plaisir va aller en grandissant!"

L'archipel de Lilia, à bord du Spluj, piloté par son capitaine Guénolé Marquier.

A deux pas, à l'avant du "Spluj", Guénolé Marquier dirige le navire et conte le paysage aux passager qui ont enfilé leur k-way pour braver le vent. "On est dans l'archipel de Lilia. La légende raconte qu'il y a mille îlots, je pense que le moindre caillou est compté comme un îlot. Ça fait une barrière naturelle aux attaques de la houle. On est vraiment dans un espace protégé, moi je dis un lac", s'amuse le capitaine. Un "lac" dont il a fait son terrain de jeu et son bureau depuis le mois d'avril. Son histoire avec ce vaisseau singulier est née lors d'un voyage en Italie. "J'avais emmené mes palmes et mon tuba et je me suis rendu compte que la Méditerranée c'est plus ce que c'était. Y'a plus d'algues, de coraux, y'a plus de vie et plus beaucoup de poisson. Et ça a trotté dans ma tête, je fais beaucoup de plongée sous-marine dans l'archipel de Lilia. (...) L'idée d'avoir ce bateau ici, ça m'a pris la tête, et j'ai passé le cap !"

Forêt de laminaires et homard bleu

En bas, les premiers paysages défilent, sous les yeux des passagers, les yeux grand ouverts et le nez collé aux vitres. Des forêts de laminaires, grandes algues brunes, qui dansent, ondulent au gré du courant, des herbiers de zostères, refuges des espèces comme des hippocampes, quelques vieilles. Pour espérer approcher les thons, voire les dauphins il faut aller au large. Impossible aujourd'hui avec les conditions météo.

Un homard bleu et une araignée remontés grâce au casier, avant d'être relâchés.

Mais Guénolé Marquier ne manque pas de ressources pour approcher quelques espèces. Il a retenu les coordonnées GPS d'un point où un homard avait surpris les passagers en sortant de sous une roche. Une fois mais pas deux, nous arrivons à cet endroit, maix pas l'ombre d'une pince à l'horizon. Pour cette fois, il faudra remonter un casier pour observer de très près, une araignée, et un homard breton, de couleur bleu. "1 spécimen sur 100 000 est totalement turquoise et est confié immédiatement aux scientifiques à chaque fois", précise Guénolé Marquier. Les deux spécimens sont ensuite relâchés.

Le ciel s'assombrit, quelques gouttes de pluie qui se transforment en averse. Après plus d'une heure de balade, il est temps de rentrer, le "Spluj" est de retour au ponton. Fin d'aventure pour des passagers encore rêveurs. "J'ai adoré la lueur de l'eau, j'ai bien aimé !" "Ça fait des beaux souvenirs d'enfance" s'exclament Noan, 12 ans et Diego 13 ans.

 

Des forêts d'algues à travers les vitres du semi sous-marin. (Crédit photo Océane Théard)

 

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