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Sur un air de James Newton Howard

Un article rédigé par Fabien Genest Natio - RCF,  - Modifié le 17 juillet 2023
La Symphonie du cinémaSur un air de James Newton Howard
Musicien dans l’âme et compositeur phare d’Hollywood, célèbre pour ses BO chez Night Shyamalan et Christopher Nolan, le Californien fête ses 70 ans en ce mois de juin.
Wikicommons. Hans Zimmer et James Newton Howard, associés pour "Batman begins" en 2005.Wikicommons. Hans Zimmer et James Newton Howard, associés pour "Batman begins" en 2005.

Trois semaines après la réouverture des salles obscures, La Symphonie du cinéma évoque, cette semaine, le compositeur James Newton Howard, l’une des stars mondiales de la discipline à qui l’on doit, entre autres, les BO de nombreux films de Night Shyamalan, celles de la franchise d’« Hunger games », de « Batman begins » et « The Dark knight » chez Christopher Nolan ou encore de « Raya et le dernier dragon », le récent film d’animation des studios Disney.
Et commençons, justement, par l’actualité de James Newton Howard avec plusieurs films sortis ces derniers mois ou à venir, c’est le cas de « La Mission », diffusé cet hiver sur Netflix.

 

 LA BO DE « LA MISSION », UN FILM SORTI CET HIVER SUR NETFLIX

Dans ce western de Paul Greengrass, Tom Hanks se rend de ville en ville, pour informer les habitants en leur apportant les nouvelles des journaux qu’il lit à voix haute. Au hasard de ses déplacements, il croise le chemin d’une fillette enlevée très jeune par les indiens kiowas et réduite à l’état sauvage. Il va dès lors s’assigner pour mission de la ramener à sa famille mais va se heurter à d’innombrables obstacles.
Un autre film aurait dû sortir dans les salles cet hiver, je l’évoquais dans ma présentation, il s’agit du dernier film d’animation des studios Disney « Raya et le dernier dragon », un conte fantastique médiéval mettant en scène une jeune héroïne investie d’une mission, celle retrouver la dernière dragonne de Kumandra pour sauver sa tribu. Le film est disponible depuis quelques jours sur la plateforme de Disney +.
 

COMPOSITEUR DE LA MUSIQUE DU DERNIER FILM D’ANIMATION DE DISNEY "RAYA ET LE DERNIER DRAGON"

Trente ans après avoir signé la bande originale de « Pretty woman », en 1990, James Newton Howard est devenu au fil des années un compositeur majeur à Hollywood qui fête, en ce mois de juin, ses 70 ans dont 36 consacrés à la musique de film depuis ses débuts en 1985 chez Ken Finkleman pour « Head office ». Musicien et arrangeur notamment pour Elton John à la fin des années 70 et au début années 80, on lui doit notamment l’arrangement pour orchestre à cordes sur le tube « Don't go breaking my heart », le Californien, né à Los Angeles, se tourne par la suite vers le cinéma.  Je vous propose d’écouter l’une de ses toutes premières collaborations.
En 1986, James Newton Howard collabore à « 8 Millions de façons de mourir », d’Hal Ashby, avec Jeff Bridges dans le rôle d’un ex-policier alcoolique, devenu garde du corps, et enquêtant sur la mort d’une prostituée.
 

« 8 MILLIONS DE FAÇONS DE MOURIR », D’HAL ASHBY EN 1986

Le thème principal de “8 Millions de façons de mourir”, est très teinté de l’ambiance et des codes propres au film policier américain, avec son intensité et l’usage de synthétiseurs, l’une des toutes premières collaborations, en tout cas, de James Newton Howard au cinéma qui rencontre durant l’année 1989 Joel Schumacher pour lequel il composera, dans les années 90, la musique de trois films dont notamment “L’Expérience interdite”, “Flatliners” dans son titre original, plongeant le spectateur dans les nimbes de l’au-delà à travers les expériences non autorisées d’étudiants en médicine. A souligner la présence d’un casting prestigieux pour l’occasion composé de Kiefer Sutherland, Julia Roberts, Kevin Bacon et William Baldwin.
 

TROIS FILMS CHEZ JOEL SCHUMACHER DANS LES ANNÉES 90

 “Main title part. I”, tiré de “L’Expérience interdite”, est un titre à la fois mystique et lyrique qui démontrait, déjà, l’étendue du registre musical de James Newton Howard, qui a commencé à étudier la musique dès son plus jeune âge. A 4 ans, il prend des cours de piano, aussi, le Californien allait avoir une révélation et poursuivre logiquement des études de musicologie, passant notamment par l’académie de musique de Santa Barbara avant de se spécialiser dans le piano à l’Université de Californie du Sud.
Abordons à présent l’association de James Newton Howard aux films avec ou de Kevin Costner, dont les routes se sont croisées à plusieurs reprises dans les années 90 et ce dès 1994 avec “Wyatt Earp”. C’est le cas encore en 1997 avec “The Postman”, film réalisé et joué par Kevin Costner qui campe une sorte de bon samaritain à cheval luttant contre les forces du Mal dans un monde post apocalyptique où toute trace de civilisation a pratiquement disparu.
 

QUAND LES ROUTES DE JAMES NEWTON HOWARD ET KEVIN COSTNER SE CROISENT

Si sa grand-mère était premier violon au sein de l'Orchestre symphonique de Pittsburgh dans les années 30 et 40, c’est bien le piano qu’a choisi James Newton Howard, nommé à cinq reprises aux Oscars dans les années 90. Nominé encore au mois d’avril dernier pour la BO de “La Mission”, le Californien n’a, à ce jour, toujours pas été consacré par ses pairs, en dépit de neuf nominations, une anomalie en soi pour ce grand orfèvre de la musique de film, à la fois mélomane cultivé et esthète dont tout le potentiel va s’exprimer à partir de 1999 chez Night Shyamalan, devenu le maître du thriller fantastique, qui lui offre une première collaboration pour “Sixième Sens”.
 

LA RENCONTRE DÉCISIVE AVEC NIGHT SHYAMALAN

A la fin des années 90, James Newton Howard rencontre Night Shyamalan, alors tout jeune cinéaste, encore inconnu du grand public. Ce dernier lui demande alors de composer la musique de “Sixième Sens”. Cette rencontre va changer à jamais pour Newton Howard sa façon d’écrire la musique de film.  “Sixième Sens” est un succès mondial retentissant, encensé par la critique et une vraie amitié et complicité naît entre les deux hommes qui va se traduire par trois autres films dans la foulée: “ Incassable” en 2000”, “Signes” en 2002 et “The Village” en 2004.
 

UNE COLLABORATION FRUCTUEUSE DANS LES ANNÉES 2000 ET 2010

 “The Gravel Road”, extrait du film “The Village”, un thriller haletant et angoissant, porté par les acteurs Joaquin Phoenix et Bryce Dallas Howard, fille du réalisateur et acteur Ron Howard. Depuis “The Village”, James Newton Howard a tourné cinq autres films avec Night Shyamalan:  “La Jeune Fille de l’eau” en 2006, “Phénomènes” en 2008, “Le Dernier Maître de l’air” en 2010, “After Earth” en 2013 et enfin “The Visit” en 2015 mais c’est à Trevor Gureckis à qui le réalisateur a fait appel pour “Old”, son tout dernier film dont la sortie en France est programmée sous réserve de modification fin juillet.
 

L’EXPÉRIENCE BATMAN CHEZ CHRISTOPHER NOLAN

Un autre réalisateur chez lequel James Newton Howard a également fortement marqué les esprits, c’est Christopher Nolan qui en 2005 fait appel non seulement à ses services mais également à ceux d’Hans Zimmer pour “Batman begins”, premier volet spectaculaire et première des deux collaborations du Californien pour la trilogie close avec “The Dark Knight rises” en 2012 à laquelle seul Hans Zimmer participe. “Batman begins” se démarque totalement des précédentes versions de Tim Burton et Joel Schumacher. En cela, Nolan a souhaité un Batman beaucoup plus sombre, plus tourmenté. Hans Zimmer et James Newton Howard l’ont bien compris en composant une partition lyrique et épique dont chaque morceau comporte le nom d’un genre de chauve-souris à l’exception du générique de fin.
 
 
La Minute Judy Garland
Cette semaine dans La Minute Judy Garland, coup de projecteur sur un duo, composé en 1972 de Philippe Clay et d’Alice Sapritch, chantant « Il y a de l’amour pour tout le monde » pour la comédie de Michel Gérard « Les Joyeux Lurons ».  L’histoire de trois malfrats : Philippe Clay, Michel Galabru et Jacques Balutin, qui fêtera au passage ses 85 ans le 29 juin, déguisés en ecclésiastiques et qui s'installent chez le curé d'un petit village, joué par Paul Préboist, afin de lui dérober un précieux reliquaire.

 
Quelques conseils pour prolonger cette émission…
La bande originale de « La Mission » (« News of the world » en anglais), l’une des toutes dernières collaborations au cinéma de James Newton Howard, disponible en CD chez Backlot Music ou bien en téléchargement. De nombreuses autres BO de James Newton Howard sont par ailleurs accessibles sur les différentes plateformes musicales existantes. A signaler également au rayon des sorties littéraires sur le cinéma, la publication du « Dictionnaire amoureux du festival de Cannes », de Gilles Jacob chez Plon. Celui qui en fut le président de 2001 à 2014 parcourt ses souvenirs et évoque quelques secrets et anecdotes, un livre passionnant sur le plus grand festival de cinéma au monde qui se tiendra, cette année, dans des conditions un peu particulières, du 6 au 17 juillet.

Cette émission touche à sa fin, aussi écoutons un dernier morceau de James Newton Howard et terminons avec « My Name is Robert Neville », tiré en 2007 de « Je suis une légende », film de Francis Lawrence, avec Will Smith dans le rôle d’un chercheur, survivant dans un New York, dévasté par un étrange virus, et traqué par des mutants.

 
Play list des titres diffusés
Extrait « La Mission », de Paul Greengrass
Générique de fin, BO « La Mission », James Newton Howard
Prologue BO “Raya et le dernier dragon”, James Newton Howard
Main titles, BO “8 Millions de façons de mourir”, James Newton Howard
Main title part. 1 BO « L’Expérience interdite », James Newton Howard
 Main titles, BO “The Postman”, James Newton Howard
« Malcolm is dead », BO “Sixième Sens”
“The Gravel road”, BO “The Village”, ”, James Newton Howard
End credits BO “Batman begins », James Newton Howard
« Il y a de l’amour pour tout le monde », BO « Les Joyeux Lurons », Philippe Clay et Alice Sapritch
Extrait « Je suis une légende », de Francis Lawrence
« My Name Is Robert Neville, BO « Je suis une légende »BO ”, James Newton Howard

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