Thierry Poyet est l'invité de l'émission littéraire "A plus d'un Titre" pour son livre " Né sous Franco"
La chronique de Jacques Plaine
THIERRY POYET Né sous Franco Chum Éditions Thierry Poyet, stéphanois, Coup de cœur du Prix Claude Fauriel, est Docteur en littérature française et agrégé de Lettres modernes. Il est aujourd’hui maître de conférences à l’Université Clermont-Auvergne. Le docteur Pierre Martinez est psychiatre psychothérapeute. Bac plus dix, QI impressionnant, parcours professionnel exemplaire, femme médecin, trois enfants, BMW dernier modèle, villa avec piscine digne des JO. Tout cela n’est-il pas le signe d’une parfaite réussite et du bonheur qui va avec ? Eh bien non ! Le docteur Pierre Martinez passe sa vie à broyer du noir comme Pierre Soulages a passé la sienne à peindre des toiles de même couleur. Et après avoir écouté d’une oreille attentive ses patients détailler leur tragédie - qu’elle soit grecque, latine, ou d’arrière cuisine – il s’allonge à son tour sur le divan pour s’auto psychanalyser et se vautrer dans les pires souffrances de son histoire. Drôle de citoyen que ce docteur, féru d’horoscopes, collectionneur de films pornos, de pingouins de pacotilles et alors qu’il n’a jamais franchi le col de Roncevaux, inconditionnel du Réal de Madrid et de la corrida. Un seigneur des Carpates torturé comme un personnage sorti d’un roman d’Émile Clermont cet auteur stéphanois du siècle dernier que Thierry Poyet connaît par cœur et dont il doit nous faire revivre la mélancolie maladive dans une biographie à paraître au printemps prochain. De divan en canapé, de canapé en divan, de tapis indien en tapis persan - quand ses gesticulations amoureuses le font tomber du canapé ou du divan - il ressasse ses bonnes fortunes comme ses détestations. Ses heures de félicité partagées avec Patricia, Stéphanie et Nathalie ou ses rencontres pourries avec sa mère, son père, ses sœurs et ses beauxfrères. Rencontres familiales nourries d’exaspération, de rage et de colère. Une famille, sa famille, qu’il abhorre et qu’il fuit, mais sur laquelle il crache son venin avec constance et délectation quand une occasion incontournable les rassemble. Et puis un beau matin - au téléphone - et à l’occasion d’un nouveau drame, son père l’appelle familièrement « mon Pedro ». Lui que quelqu’un avait jadis traité « d’Espingouin ». C’en est trop et la question se pose : oui ou non, ne les auraient-il pas déjà franchies ces fameuses Pyrénées ? Ces Pyrénées de malheur ?
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