Eh oui, je ne résiste pas au plaisir de sonner la cloche pour mettre les livres en rang par deux et nous voilà partis à la découverte de toute ces histoires au fil des pages. La rentrée littéraire, c’est un sport national, les autres pays de grande littérature n’ont pas de tels rendez-vous, alors profitons-en.
La rentrée, c’est aussi l’occasion de retrouver des auteurs qu’on aime et de découvrir de nouveau talents. Avant les lettres, les chiffres : c’est aussi un bon indicateur de cette passion française, et cette année, c’est pas catastrophique, mais pas brillant non plus. 466 romans arrivent cet automne sur la table des libraires, il y en avait 490 en 2022. Parmi les 321 roman français, 74 sont des premiers romans, un chiffre en nette baisse : on en comptait 90 l’an dernier. Mais que se passe-t-il ? on ne va pas se mentir, il y a plusieurs facteurs et je ne vais pas vous faire un cours sur l’économie du livre mais. Premièrement, si 89% des Français affirment avoir lu au moins un livre cette année, tous ne sont pas tous de très gros lecteurs. Deuxièmement, les éditeurs sont confrontés à des hausses très importantes du prix du papier ces derniers mois, et ça fait réfléchir. Enfin, il y a un phénomène qui s’accentue, c’est la place prépondérante des best-seller, qui sont de fait rentables, et qui assouvissent la soif de lecture. Je n’enlève rien à la qualité de ces ouvrages qui se vendent à des dizaines de milliers d’exemplaires, leur succès est généralement tout à fait mérité, mais, allez : après avoir lu un Pierre Lemaître ou autre Michel Bussi, si on partait à la découverte d’un premier roman, ou si on s’intéressait à un auteur plus discret ?
Mais dites-nous quand même quels sont ces livres qui caracolent en tête de cette rentrée…
Et ceux qui sont sur la ligne de départ des grands prix ! Vous savez qu’il y a plus de 1 500 prix littéraires en France - là encore une spécificité gauloise. La course au prix est lancée, du « prix du roman non publié » au prestigieux prix Goncourt, il y en a pour tous ou presque. Jean-Baptiste Andrea est un des premiers récompensés le 30 août par Prix du roman Fnac pour son livre Veiller sur elle. A chaque rentrée, on retrouve Amélie Nothomb : Psychopompe, c’est son 32e roman, un livre émouvant, très personnel de l’écrivain au chapeau. Clara Arnaud signe un très beau livre sur la réintroduction des ours dans les Pyrénées avec Et vous passerez comme des vents fous. Elle participe de ce courant littéraire autour de la nature et des grands espaces qui nous vient des Etats-Unis. Le nouveau roman très attendu de Sorj Chalandon, L’Enragé, raconte le destin des bagnes d’enfants. Vous avez déjà de quoi lire : je vais vous décharger un peu, une fois n’est pas coutume, en vous déconseillant le livre d’Eric Reinhardt dont pourtant tout le monde parle – Sarah, Suzanne et l’écrivain, mais ce n’est que mon humble avis…
Quels sont les premiers invités au pied de la lettre ?
On commence tout en douceur et en poésie, avec un nouveau livre de Philippe Delerm, Les instants suspendus, paru au Seuil. Avec la chaleur, on est encore un peu dans l’été, et l’écrivain nous invite à « pactiser avec la mouche qui bourdonne », ou encore à nous émerveiller devant la fragilité apparente de la rose trémière. Que dire encore de « la douceur ineffable de la mousse à raser ». Il y a encore des moments où, dit-il, « Il ne se passe tellement rien que tout peut se passer »… Avec Philippe Delerm, je recevrai Virginie Bouyx pour La Varangue, aux éditions du Pommier, un univers magique et poétique. Et le semaines suivantes, viendront au micro de RCF Sorj Chalandon, Jean-Michel Guénassia, Jean Rouaud, Serge Joncour et bien d’autres…
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