Nul doute qu'à sa réouverture, prévue pour le 8 décembre 2024, Notre-Dame de Paris attirera une foule de visiteurs. Mais l'édifice va devoir rester un lieu de culte. C'est pour rappeler la dimension spirituelle du bâtiment que s'est tenue ce lundi 3 avril la troisième marche des "pierres vivantes". Sur le parvis de Notre-Dame, en plein cœur de Paris, des fidèles rassemblés ont récité ensemble le chapelet et adoré le Saint-Sacrement au vu et au su de tous.
Une veillée de prière pour préparer la réouverture de Notre-Dame de Paris en vivant un "temps de communion". C’est ainsi qu’Olivier Ribadeau Dumas, le recteur de la cathédrale, a présenté le pèlerinage des "pierres vivantes". Sa troisième édition s'est tenu lundi soir à Paris. Une initiative lancée en 2021 par de jeunes catholiques pour accompagner spirituellement les travaux de l'édifice.
On a tous en tête le terrible incendie de Notre-Dame de Paris, il y a quatre ans, entre les 15 et 16 avril 2019. Depuis, c’est un chantier complexe qui s’est mis en place. De la charpente aux chaises en passant par les vitraux, la reconstruction de l'édifice avance. La réouverture est prévue pour le 8 décembre 2024. Ce qu’a annoncé en janvier dernier le général Jean-Louis Georgelin, président de l’Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale.
Mais Notre-Dame ne doit pas être qu’un lieu touristique. Il faut aussi préparer "la réouverture sur le plan spirituel, sur le plan de la vie de l’Église". C’est la mission que s’est donnée Noémie Teyssier d’Orfeuil, coordinatrice de l’édition 2023de la marche des "pierres vivantes". Si la réouverture "va générer énormément de visites", estime-t-elle, il faut que "ce soit un lieu d’église et pas seulement un lieu de tourisme".
C'est dans ce but que s'est tenu ce lundi le troisième pèlerinage des "pierres vivantes", avec une procession depuis la basilique Notre-Dame des Victoires, suivie d’une veillée sur le parvis de la cathédrale en présence de l’archevêque de Paris Mgr Laurent Ulrich. Prier dehors, sur le parvis de la cathédrale était une façon de donner un témoignage de foi. "Le parvis a quelque chose presque de plus, si je peux me permettre, par rapport à l’intérieur, observe Noémie Teyssier d’Orfeuil. C’est l’espace public en fait le parvis... Ce n’est pas du tout anodin que ce soit le parvis de la cathédrale. Il y a une forme de témoignage qu’on peut donner pour les passant, les touristes qui n’ont même pas à rentrer."
S'ils ont un sens, ces bâtiments, s’ils montrent Dieu, c’est parce que, à l’intérieur, il y a des gens qui proclament leur credo et qui en vivent
Née en 2021 de l'initiative de jeunes catholiques, la marche des "pierres vivantes" accompagne par la prière les travaux de Notre-Dame. Un millier de pèlerins étaient attendus ce lundi, premier jour de la Semaine sainte. Se peut-il que l’incendie de la cathédrale ait suscité plus de ferveur encore chez les croyants ? "Je crois qu’on était un petit peu endormis !" Noémie Teyssier d’Orfeuil se dit en tout cas interpellée par "ce besoin d’être fédérés" entre chrétiens. La cathédrale de Paris qui renaît de ses cendres serait le symbole de cet appel à vivre "une vraie fraternité". "On a pris conscience qu’on a besoin d’être réunis et pas seulement de vivre seul sa foi."
La marche des "pierres vivantes" tient son nom de la Première lettre de saint Pierre apôtre (chapitre 2). "À ce moment-là, [saint Pierre] enjoint les chrétiens d’être des pierres vivantes pour ensemble construire cette demeure du Père", interprète Noémie Teyssier d’Orfeuil. "Ces pierres sont hyper importantes parce qu’elles manifestent dans des bâtiments qui sont très bien construits, une harmonie qu’on a du mal à créer nous entre les communautés chrétiennes, au sein de notre communauté. Et pourtant s’ils ont un sens, ces bâtiments, s’ils montrent Dieu, c’est parce que, à l’intérieur, il y a des gens qui proclament leur credo et qui en vivent."
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