Véronique Jannot: "Il faut vivre un enfant comme une forme d'enseignement !"

C’est en mai 1957, à Annecy, en Haute Savoie que la future Joëlle Mazard a vu le jour. "Un premier cadeau quand on est confronté comme ça à la beauté de la nature", confie la comédienne. "Mon deuxième cadeau ayant été d’avoir été désirée et aimée par mes parents". Ce qui n’a pas empêché la petite Véronique de cumuler les bêtises avec sa meilleure amie "On lançait des poches d’eau sur les passants du dixième étage ou on mettait des pétards dans les carburateurs des voitures", se souvient-elle en riant. Un lien très fort aussi avec sa mère décédée il y a 6 ans et dont elle est restée très proche après le divorce de ses parents "C’est naturellement vers celui qui est le plus isolé qu’on se tourne. Elle m’accompagnait partout, dans mes voyages et mes tournages". Des parents qui l’ont aussi accompagnée sans réserve dans son choix de devenir actrice, même si ce milieu leur était étranger.

Maman d'adoption

Une carrière qui va débuter en 1972  à la télévision dans "Le jeune Fabre" de Cécile Aubry avant de connaitre la popularité avec la série "Pause café" , où elle incarne une jeune assistante sociale déterminée. Un succès qui fera d’ailleurs naitre des vocations pour ce métier, ce qui réjouit encore la comédienne. Télé, théâtre et cinéma, mais aussi chanson, avec Laurent Voulzy, qui sera son compagnon pendant une dizaine d’années et qui lui signera plusieurs tubes comme "Désir désir"  ou "Aviateur". Ombre au tableau : celle de ne pas avoir pu avoir d’enfants, suite à un cancer de l’utérus  à 22 ans. Mais mère tout de même à 57 ans  en adoptant Migmar, une jeune orpheline tibétaine. Une rencontre qui a été comme "une fulgurance", estime l’actrice, adepte du bouddhisme. "Peut-être qu’il y a des gens qui se cherchent pendant plusieurs vies. Et je pense que j’ai été liée à Migmar, comme quelque chose qui était programmé."

L'enfant, une leçon de vie

Pour autant, les débuts ont été difficiles avec l’adolescente. "Je ne savais pas qu’elle allait être mon maître et me faire travailler à ce point sur moi", avoue celle qui a tourné avec Alain Delon. Car "Un enfant, il faut le vivre comme une forme d’enseignement, à la patience, à l’écoute, à l’oubli de soi et surtout au lâcher prise devant les sautes d’humeur, sinon, vous êtes mort !" conclut-elle en riant.

Reste ce mystère : comment expliquer le sourire toujours rayonnant de la comédienne, malgré la maladie et les deuils traversés, notamment la mort brutale de son compagnon, le pilote automobile  Didier Pironi en 1987 ? "C’est la confiance en la vie, cette curiosité permanente, que le présent est plein de petits moments extraordinaires à saisir. Et surtout la gratitude, d’avoir été malade et guérie, d’avoir rencontré des gens merveilleux dont l’amitié est un cadeau, de prendre conscience de la fragilité de la vie et la force qu’on a en soi. Tout cela me remplit de joie ! » 

Son actualité :  la sortie de "Le présent est mon refuge" publié chez XO. Un livre où la chanteuse et comédienne partage ses convictions, sur ce qui l'a construite, le bouddhisme, la méditation , des réflexions aussi sur la science, la santé, la nature, sa passion pour l'équitation. "le récit plein de tendresse d'une femme de coeur et d'engagement"