Qu'associe-t-on à Haïti ? "Pauvreté", répondent certains. "Chaleur solaire... et chaleur humaine", propose-t-on. "Désordre. Mais les gens font avec ce qu'ils ont", suggère une troisième voix. "Haïti, c'est bien !" résume une enfant.
Ici, c'est Port-au-Prince. Une immense ville de plus de trois millions d'habitants, qui concentre la majeure partie de la population haïtienne. Une ville pleine de contrastes, ravagée par le séisme de 2010, mais qui, doucement, se reconstruit, se remet de ses blessures. Florence Gault s'est rendue sur l'île en voie de guérison, afin de rencontrer des volontaires Fidesco, une ONG catholique de solidarité internationale créée par la communauté de l'Emmanuel.
Le couple Vallet et leurs quatre enfants sont installés à Port-au-Prince. Ils sont bien intégrés dans le quartier, dans lequel ils aiment vivre parmi les natifs de l'île. Ils ont appris à faire avec les difficultés inhérentes à la situation : l'accès à l'eau compliqué, celui à l'électricité, restreint. Adaptation et coopération entre voisins sont nécessaires ! En Haïti, seulement 35% des haïtiens ont accès à l'électricité, une proportion qui tombe à 11% en milieu rural.
L'école professionnelle Saint-Joseph-Artisan a vu le jour en 2012. Portée par des volontaires Fidesco, elle forme des élèves à l'acquisition de compétences utiles au pays, en 10 mois, autour de la plomberie, de la réfrigération, de l'informatique et de l'électricité.
Une formation d'artisan qui se double d'une formation humaine : l'école développe la conscience des élèves en même temps que leurs compétences techniques. "On forme des techniciens honnêtes et compétents", insiste Simon Vallet. "Chaque élève doit pouvoir se construire personellement, ce sont des hommes et des femmes complets et épanouis, qui servent le pays par leur attitude."
Les élèves sont suivis après les dix mois passés au sein de l'école. Les anciens apprentis peuvent alors mettre à profit leurs connaissances sur des chantiers proposés par l'école-entreprise. Après s'être formés dans les salles de TP, ils se confrontent à de vrais bâtiments, à l'association avec d'autres corps de métiers. Jean-Max témoigne : "Je souhaite réellement travailler en respectant les normes. Pour faire comprendre cela aux autres, il faut savoir s'adresser aux gens, communiquer. Tout cela, c'est grâce à l'école".
D'autres volontaires se heurtent à des problèmes d'ordre sanitaire, à savoir le ramassage des déchets. Port-au-Prince, jonchée de détritus, ne possède pas d'infrastructures de gestion de déchets, de traitement ou de recyclage. Un combat de plus à mener pour faire de la ville une place plus agréable à vivre...
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