Ce mercredi 1er septembre commence le Temps pour la Création, une initiative mondiale et œcuménique pour renouveler notre regard sur l'environnement et notre lien au Créateur. À cette occasion, nous vous proposons de redécouvrir le témoignage d'Adrien Louandre. Baptisé à 20 ans, il est arrivé dans une Église catholique en pleine conversion écologique en 2015. Pour lui, être écologiste c’est rétablir des liens : avec soi, avec les autres, avec la nature et avec Dieu.
"L'écologie c'est penser le foyer (oïkos en grec), remettre des relations quelles qu'elles soient. C'est sauver les pandas mais pas seulement. L'écologie c'est un moteur, une source d'espoir, ce n'est pas une écologie punitive. C'est retrouver des liens : moins de biens plus de liens, ce n'est pas juste une formule, c'est retrouver ce qui fait que nous sommes humains, c'est retrouver notre lien à la terre, c'est retrouver notre spiritualité, c'est retrouver l'amour de soi-même et l'amour des autres"
À 25 ans, Adrien Louandre est animateur de réseaux de solidarité au Secours catholique dans la Somme. Historien de formation, il est passionné par les questions d'action sociale et d'action écologique, les deux étant pour lui indissociablement liées. Être écologiste, avance-t-il, "c'est rétablir des liens, penser la vie de la cité et aller vers l'autre. Je pense aussi qu'être écologiste c'est essayer vraiment d'être là pour tout le monde. On n'est pas dans une opposition stérile entre les méchants agriculteurs et les bons écologistes. Être écologiste c'est aller parler avec tout le monde et s'enrichir de ce que dit chacun. Il faut que le paysan qui nous écoute puisse aussi se dire écologiste parce qu'il est en transition, parce qu'il essaie de faire mieux . Mais aller dire à un éleveur qui gagne 300 euros par mois que ce qu'il fait ce n'est pas bien... il essaie de se nourrir déjà ! L'écologie c'est pour moi être en dialogue et être en chemin. On ne nous demande pas d'être parfaits."
La conversion écologique d'Adrien Louandre est très liée à sa conversion au christianisme, les deux semblent s'être opérées dans un même mouvement. "J'ai commencé par le baptême, raconte-t-il, mais en fait c'est un tout: la conversion écologique, éthique et même sociale est aussi très importante." Et quand on lui demande quel texte l'inspire, il cite une prière de François d'Assise "Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix..." qui selon lui "résume tout en peu de mots et montre à quel point l'humain est capable de se surpasser. Ce noble qui était destiné à faire la guerre est devenu la figure de la paix. C'est un vrai message d'espoir pour notre époque."
Un autre François, contemporain celui-ci, est aussi pour Adrien une figure inspirante : le pape François qu'il a rencontré deux fois, à Rome: "inspirant parce qu'il nous dit de mettre le bazar dans l'Eglise. Et inspirant par sa cohérence. Il fait ce qu'il dit, il a du courage, il tient face à l'adversité, il prend les pauvres à pleins bras. Le combat social pour la dignité de chaque personne humaine et du plus pauvre est au coeur de sa vie. Il est très proche du Christ."
À son tour, Adrien voudrait être inspirant. Parce qu'un jour, dans un salon du livre, une dame de trois fois son âge lui a dit "Monsieur vous m'avez rendu espoir". A travers son deuxième livre "Les derniers seront les premiers et vice-versa" (Editions Première Partie), il souhaite redonner un peu de ce que les livres lui ont donné : il aime beaucoup la littérature et la philosophie, les textes sont importants pour lui : "c'est ce qui me touche. Ca me permet de me dire qu'il n'y a pas que moi qui me suis posé les questions que je me pose et que donc on n'est pas tout seul et que des gens réfléchissent et que si un texte de Sénèque a passé 2000 ans c'est peut-être qu'il y a des choses intéressantes dedans. Ca permet de grandir, ça permet de cheminer.
Grandir, cheminer, cela reste l'ambition d'Adrien Louandre. Sa grande question : "comment s'améliorer chaque jour?" Et ce n'est pas d'aujourd'hui. "Quand j'étais petit, raconte-t-il, je voulais grandir mais je ne savais pas que grandir c'était ça." Il rit. "Je ne pensais pas que la vie c'était ça mais je suis content finalement". De ce décalage entre "ce que pense un enfant et ce dont se rend compte l'adulte", il a pourtant souffert: la solitude d'un collégien un peu différent parce qu'il se posait mille questions, une perception aigüe du tragique de la vie dès l'enfance, la tentation du suicide... Pourtant à 25 ans il affirme : "Je voulais grandir et je suis très content d'avoir grandi comme ça".
Et l'avenir ? Adrien voudrait poursuivre le chemin, continuer à militer pour un monde meilleur, plus durable, pour que les enfants qu'il rêve d'avoir un jour aient un avenir.
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