Bordeaux : le Secours catholique a besoin d'aide pour prendre soin des plus précaires

C'est un coup dur pour la halte de jour du Secours Catholique à Bordeaux. Depuis le 1er décembre ce lieu d'accueil, qui voit passer 10 000 personnes par an (dont 4 000 prennent une douche ou font tourner une machine à laver le linge, par exemple), est obligé de dire non à ceux qui voudraient faire leur lessive. 

"On a pris la décision très frustrante d'arrêter la laverie pour une durée indéterminée", explique Olympe Larue. "Financièrement on n'arrive plus à faire face. Nous avons nos ressources qui stagnent mais nos charges qui explosent, on a déjà dépassé notre budget annuel", avoue la salariée de la halte.

cela montre dans les faits qu'on traverse une vraie difficulté économique 

 

Depuis plus de 30 ans, c'est la première fois que le Secours Catholique bordelais se retrouve dans cette situation. Ce qui montre qu'il y a une vraie difficulté désormais pour prendre soin des plus précaires. L'association a donc besoin de vos dons, la collecte est accessible sur le site : don.secours-catholique.org

Plus de précarité, moins d’accès au droit

Et malheureusement la précarité s'accroît, selon le dernier rapport de l'association. En Gironde, l'association compte 1 500 bénéficiaires, dont de plus en plus de jeunes et de personnes sans papier. Le niveau de vie médian des ménages rencontrés par le Secours Catholique est de 577 euros, en dessous du seuil de pauvreté en France (1 216 euros).

Autre problème soulevé par les équipes du Secours Catholique, en Gironde les plus précaires sont aussi de plus en plus éloignés de leurs droits. D'après les chiffres de l'association, 28 % des ménages accueillis ne perçoivent pas les allocations familiales de la Caisse d'Allocation familiale alors qu'ils y auraient droit. Dans le même sens, 33 % des personnes n’ont pas recours au RSA, le revenu de solidarité active.

Une nouvelle permanence pour l'accès au droit

Pour remédier à ce non recours aux aides, l'ONG a ouvert depuis le mois d'octobre à Bordeaux une permanence spéciale pour l'accès aux droits des plus précaires. Un dispositif complété par le fraternibus qui sillonne la Gironde et les plus isolés.

La présidente du Secours Catholique, Nicole Nadau, dénonce aussi la pression et parfois "le flicage" des administrations sur les bénéficiaires. Elle demande d'ailleurs la suspension de la réforme du RSA pour éviter le non recours à cette aide.

Enfin, en cette période de l'Avent le Secours Catholique poursuit ses actions de solidarité et de sororité. Chaque lundi, la halte de Bordeaux organise un après-midi entre femmes.

Le 9 décembre, un premier repas de Noël sera organisé à la halte.

Le 21 décembre, place au goûter de Noël puis au spectacle de magie pour les enfants à Pessac avec une distribution de jouets. 

Et puis, le 25 décembre il y aura bien une maraude du Secours catholique le jour de Noël à la rencontre des personnes à la rue.