Capucine Trochet a changé de vie pour traverser l’Atlantique malgré une maladie génétique rare. La jeune femme raconte sa folle aventure sur un petit voilier de pêche du Bangladesh, fait de jute et de matériaux de récupération, dans son livre « Tara Tari. Mes ailes, ma liberté », publié aux éditions Arthaud. Rencontre.
Très jeune, vous partez découvrir le monde, souvent en solitaire. Vous vous lancez dans la course au large. Mais un jour tout s’effondre… Vous apprenez que vous êtes atteinte d’une maladie orpheline rare. C'était un grand chamboulement ?
Quand la maladie vous cueille, on ne comprend pas ce qui se passe… Ça agace. Il y a une acceptation qui doit venir. Elle est possible justement en se projetant dans des projets qui reconstruisent autrement.
Quelle a été votre première réaction en découvrant ce bateau, Tara Tari, par l’intermédiaire de Corentin de Chatelperron ?
Je l’ai trouvé magnifique ce petit bateau. Il ressemblait à un jouet avec ses jolies voiles oranges. Tout de suite, c'était un grand coup de cœur et j’ai compris que j’allais vivre de belles choses avec lui. C’est un bateau qui a la particularité d’être assez fin et bas sur l’eau. Il a été fabriqué en incorporant de la toile de jute et de la résine polyester. A bord, il y a des matériaux de récupération. Moi j’ai retapé le bateau en restant dans cet état d’esprit, en utilisant mes béquilles par exemple pour faire des barres de flèches !
Vous expliquez dans votre livre que cela a été une thérapie pour vous de remettre Tara Tari en état…
Sans m’en rendre compte, je me suis surprise à me féliciter d'avoir réussi à nettoyer la coque, à dévisser des chandeliers… À chaque étape dans le chantier mon état s'améliorait ! Tara Tari et moi, on s’est tous les deux retapés, c’était comme une thérapie de groupe.
Partir en mer avec Tara Tari, c’était adopter une philosophie de simplicité, de sobriété ?
Tout à fait. Il n’y a pas de place dans ce bateau pour mettre beaucoup de choses à bord. Pas de moteur, pas d’électronique, finalement j’arrive quelque part et je vais troquer des choses que je n’ai pas utilisées contre une carte marine, un peu de nourriture. J’avançais comme ça. Moins j’avais, mieux je me sentais.
Capucine Trochet sera sur l’île d’Arz, dans le golfe du Morbihan ce samedi 21 mai à 17h30 au Musée Marins & Capitaine pour une rencontre.
La navigatrice sera également présente au salon du livre de Vannes les 10, 11 et 12 juin.
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