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Alors que la pratique du vélo augmente en milieu urbain, cette croissance se fait plus discrète dans les territoires ruraux. La faute aux nombreux dangers auxquels font face les cyclistes sur les routes. Chaussée impraticable ou encore automobilistes roulant trop vite et proches : comment agir ? Une émission Je pense donc j’agis présentée par Melchior Gormand.
L'été approche à grands pas et le temps s’éclaircit, les conditions semblent idéales pour une petite virée à vélo. Mais le souci, c’est qu’en campagne, très peu d’infrastructures sont mises en place pour réduire le danger qu’encourent les cyclistes à pédaler sur les routes, souvent des départementales, où les voitures se déplacent à plus de 80 km/h. De nombreuses associations et collectifs se créent donc pour parler et sensibiliser la population à ce sujet, mais la route est encore longue.
D’abord un moyen de transport pensé pour les courtes distances, le vélo s’impose de plus en plus comme une alternative écologique à la voiture. Alliant transport et exercice physique, il attire de plus en plus de personnes derrière son guidon, pour les nombreux bienfaits qu'il apporte. Mais plus qu’un simple moyen de transport, le vélo est un mode de vie, selon Nicolas Denos, membre du collectif Bicyclette Bretagne : "le vélo pour moi, c’est mon moyen de transport principal, mais c’est aussi une source de bien-être et d’activité physique". Jean-Louis, fidèle auditeur de RCF, vit lui aussi le vélo tous les jours : "Malgré mes 76 ans, je fais 20 km de vélo en moyenne tous les jours et le vélo me permet de me maintenir en forme et de réduire les risques de maladies".
Une alternative aux nombreux bienfaits selon le retraité, mais le meilleur reste à venir : "Le vélo me permet surtout d’économiser de l’argent, car pas de dépense en essence", explique l’auditeur. Le prix du vélo étant vu par beaucoup comme étant très cher, il faut savoir que son utilisation est bien moins coûteuse que l’utilisation quotidienne de la voiture.
On permet aux adultes comme aux enfants d’apprendre les règles de sécurité de la conduite de vélo en campagne.
Martine Cano, vice-présidente de la Fédération Française de Cyclotourisme (FFCT), croit elle aussi dans les bienfaits du vélo, mais surtout dans son domaine, le cyclotourisme : "On permet aux adultes comme aux enfants d’apprendre les règles de sécurité de la conduite de vélo à la campagne, les bons comportements à avoir mais aussi apprendre à réparer ses petites pannes, lire des cartes et surtout faire de l’activité physique".
Une méthode de tourisme à la campagne qui a ses adeptes. C’est le cas de Bernard, auditeur fidèle de RCF : "J’ai fait du cyclotourisme pendant plus de 20 ans avec mes enfants, j’ai visité de nombreux parcs nationaux, et j’ai pu apprendre avec mes enfants la solidarité, l’autonomie de déplacement, la cartographie, et la découverte des territoires français". Une manière pourquoi pas de visiter les parcs nationaux français !
Aujourd’hui de nombreuses personnes se heurtent au souci majeur du vélo à la campagne : les routes. Christiane, auditrice de RCF en témoigne : "J’habite à trois kilomètres de la ville et j’aimerais faire mes courses à vélo, mais il n’y a pas de pistes cyclables". Une réalité qui, d’après Nicolas Denos, est simple à justifier : “Malgré une hausse générale de l’utilisation du vélo chez les Français, les chiffres n’augmentent que peu en zone rurale à cause d'un manque d’infrastructures sécurisées. Même pour trois kilomètres, on n'a pas envie de prendre le vélo et se mettre en danger". Construire de nouvelles pistes cyclables reste un grand projet, que de nombreuses communes dans les territoires ruraux ne sont pas prêtes à démarrer, indique Nicolas Denos : "La majorité des communes n’a pas accès à une main-d’œuvre suffisamment qualifiée et nombreuse. Financièrement, ces villes sont obligées d’aller demander des subventions à l’État, ce qui risque de rendre le projet encore plus long qu’il ne l’est déjà".
La signalétique est très discontinue sur les axes touristiques et souffre de problèmes de conception.
Un autre problème que les cyclistes rencontrent en campagne : la signalétique. "Rarement au rendez-vous", selon Nicolas Denos, "elle est très discontinue sur les axes touristiques, et souffre de nombreux problèmes de conception. Par exemple une piste cyclable qui se coupe sur un côté de la route pour recommencer de l’autre côté". Un sentiment que partage Martine Cano : “La signalétique est un vrai problème, mais elle a aussi un autre souci : l’entrée des grands axes touristiques. Pour un local, la trouver n’est pas un souci, mais pour un visiteur, cela peut s’avérer très complexe". Elle fait aussi partie de la sécurité, et en cas d'accident, ce manque de signalétique peut devenir très dangereux : "Si on a un problème, que les secours nous demandent où l’on se trouve et qu’il n’y a pas de panneaux, on peut se retrouver en grand danger.”
Mais le souci principal du vélo à la campagne, ce sont les automobilistes. Aujourd’hui, comme la majorité des routes praticables à vélo sont des départementales, les voitures roulent à au moins 80 km/h, ce qui met grandement en danger les cyclistes : "Ce n’est pas le vélo en lui-même qui est dangereux, mais la personne qui est au volant du véhicule qui passe", défend Martine Cano.
Malgré tout, des associations de cyclistes et des collectifs s'efforcent de trouver des solutions pour faire du vélo le moyen de transport de demain. À la FFCT, Martine Cano offre des conseils aux cyclotouristes : "On montre les trajets les plus agréables mais aussi les plus sécurisés aux cyclistes, et ce système devient de plus en plus populaire auprès de nos adeptes". Martine Cano est donc optimiste quant à l’utilisation du vélo en campagne : "Les collectivités sont de plus en plus à l’écoute à ce sujet : c’est une vraie avancée, bien qu’il reste du chemin à faire, on est sur la bonne voie."
S’il y a la place, on pourrait réduire l’espace occupé par les routes et mettre des pistes cyclables.
Une opinion partagée par Nicolas Denos, qui agit au niveau de la Bretagne : "Bien que les associations pour le développement du vélo soient nombreuses, la région nous a écouté assez tôt, et les uns après les autres, les départements bretons ont commencé à sortir leurs plans vélos". Une prise de conscience générale qui témoigne de la volonté des départements mais aussi des citoyens de faire du vélo un moyen de transport plus commun. Nicolas Denos expose donc les différentes possibilités d'aménagements possibles : "S’il y a la place, on pourrait réduire l’espace occupé par les routes et mettre des pistes cyclables, sinon on pourrait utiliser les routes secondaires parallèles aux grands axes, en réduisant la vitesse et le volume des véhicules sur la route, pour la rendre plus accessible et sécurisée pour les vélos".
Quelques conseils : “N’oubliez pas de mettre un gilet jaunes, même en pleine journée, pour augmenter votre visibilité auprès des automobilistes”. Une nécessité selon Nicolas Denos, car nombres d’accidents impliquant des cyclistes surviennent car ils n’étaient pas assez visibles sur les routes. Un danger qui va souvent de pair avec le non-respect des distances de sécurité d’un mètre cinquante à la campagne : "Vous pouvez aussi installer des écarteurs de dangers sur votre vélo", conseille le membre de Bicyclette Bretagne.
Enfin, Nicolas Denos conseille de prendre les transports en communs, notamment le train, en plus du vélo : "La majorité des français vivent à vingt minutes ou moins à vélo d’une gare. Il serait donc judicieux de se rendre à vélo à la gare, puis de prendre le train pour se rendre sur son lieu de travail".
Cette émission interactive de deux heures présentée par Melchior Gormand est une invitation à la réflexion et à l’action. Une heure pour réfléchir et prendre du recul sur l’actualité avec des invités interviewés par Véronique Alzieu, Pauline de Torsiac, Stéphanie Gallet, Madeleine Vatel et Vincent Belotti. Une heure pour agir, avec les témoignages d’acteurs de terrain pour se mettre en mouvement et s’engager dans la construction du monde de demain.
Intervenez en direct au 04 72 38 20 23, dans le groupe Facebook Je pense donc j'agis ou écrivez à direct@rcf.fr
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