Alpes-Maritimes
Après un été caniculaire faits d'incendies et de sécheresses, l’hiver particulièrement doux inquiète de plus en plus de personnes. La montagne sans neige, témoignage concret du dérèglement climatique, provoque des peurs. Ce sentiment d’angoisse face aux années à venir porte un nom : c’est l’éco-anxiété. Il existe des techniques pour ne pas être paralysé par ces peurs.
Dans ses vœux de 2014, la metteuse en scène Ariane Mnouchkine invitait à "fuir la peste de cette tristesse gluante" en faveur d’un "chantier colossal". Ce chantier, Émilie Buaillon en est l'une des ouvrières. Elle est formatrice et accompagne les bifurcations écologiques et sociétales des personnes et entreprises.
Comme le deuil, l’éco-anxiété est caractérisée par différentes étapes. La sidération, la colère, puis la détresse viennent empêcher de passer à l’action. "Le problème à l’air tellement complexe", témoigne Émilie, "qu'on a l'impression de ne pouvoir rien faire." Ce qui paralyse, surtout, c'est la colère. Colère contre les entreprises, les générations antérieures, les politiques, mais aussi envers soi-même.
"Quand on est éco-anxieux, on n’est pas malade", souligne Émilie Buaillon pour qui le terme sonne "un peu faux". Elle se souvient de cette phrase d’un penseur indien, qui dit que "les éco-anxieux sont des éco-lucides". Ils voient que le monde change...
Pour Émilie Buaillon, ces sentiments doivent être abordés comme une façon saine de se préparer à demain. L’idée est de ne pas "aller sur tous les fronts à la fois", de canaliser son énergie pour s'engager correctement. Si chacun choisit un ou deux sujets et s'engage, si l'on fait confiance aux autres individus, "ça peut faire un effet boule de neige", espère Émilie Buaillon. Elle invite à être bienveillant avec ce que l’on ressent, à ne pas oublier que c’est un sentiment connu de nombreuses personnes.
Pour composer avec ce sentiment et le dépasser, la formatrice conseille d’abord d’en parler : "mettre des mots dessus permet de rendre les choses concrètes et vraies", mais permet aussi d’être entendu. Et pour se mettre en mouvement quand on est anxieux, il est recommandé "d’embrasser cette nature un peu folle", de la prendre telle qu’elle. Un exemple concret pour se sentir actif serait par exemple la valorisation des vacances de proximité. "Pas besoin de prendre l’avion pour être dépaysée !" note Émilie Buaillon avec enthousiasme.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
En partenariat avec Fondation Falret
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !