Comment définir la dignité humaine ? Est-elle liée à nos performances, à notre état de santé, à notre avancée en âge ? Devant des personnes différentes, lourdement handicapées ou gravement atteintes par la maladie, comment continuer de percevoir cette dignité ? Y avons-nous une responsabilité particulière ?
"Aujourd'hui, je ne vois plus de barrières entre les résidents et les soignants", déclare Emmanuelle Gillo, cadre de santé à la Maison d'Accueil Spécialisé (MAS) au sein de la clinique Sainte Elisabeth, qui accueille des patients lourdement handicapés et dépendants. "Passées les premières difficultés, on réalise que la dignité est absolue et pour tout le monde, et qu'on a tous des situations handicapantes, plus ou moins visibles", poursuit la responsable.
La dignité serait-elle l'affaire de personnes valides uniquement ? Comment la définir ? Et selon quels critères ? Selon Hubert Tesson, médecin-chef à la clinique Sainte-Elisabeth, "la dignité n'est pas un attribut : elle est inhérente à l'humanité. Mais, devant une personne très lourdement handicapée ou très avancée dans la maladie, il peut parfois y avoir non pas un déficit d'humanité mais de manifestation de la dignité de la personne".
Face à ce manque, le soignant reprend : "je suis convaincu que c'est à travers nos gestes, notre propre attention à notre humanité que nous allons dévoiler l'humanité de la personne". Ainsi, ce déficit du côté du malade peut être "compensé par un surcroît de manifestation du côté du soignant".
"La dignité c'est aussi le regard qu'on pose sur l'autre, et ce quelque soit son niveau de compréhension ou sa manière de se tenir", continue "Emmanuelle Gillo. "Il s'agit d'entrer dans une bienveillance, dans un regard autre sur la personne mais aussi sur moi-même, sur ce qui m'incombe face à une personne vulnérable", complète le Dr Tesson.
Le soignant conclut : "la vulnérabilité d'autrui nous met en responsabilité : c'est quelque chose de ressenti par l'être humain, de l'ordre du sensoriel. Nous sommes convoqués par cette vulnérabilité".
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La mort, étape naturelle de toute vie humaine, nous renvoie à de grandes questions éthiques : Qu’est-ce que mourir dans la dignité ? Comment apaiser les souffrances du corps et de l’âme sans succomber à la tentation d’une maîtrise illusoire ? Comment aider à traverser ces derniers instants "en vivant" et accueillir ce qui s’y joue d’essentiel ? Finalement, comment accompagner jusqu’au bout ces patients qui ont encore soif et faim de vie ? Ce podcast est proposé par la clinique sainte Elisabeth, établissement spécialisé dans les soins palliatifs et l’accueil de patients polyhandicapés à Marseille, avec les moyens techniques de la radio Dialogue RCF.
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