"Je vois bien...dans vos jeux"

Rideau sur les Jeux Paralympiques Paris 2024. Malgré la pluie, la cérémonie de clôture s'est déroulée ce dimanche soir sur fond de lasers dans un Stade de France plein d'enthousiasme. Mais que va t-il rester de cette ferveur populaire pour changer le regard face au handicap ?  Le point de vue d'Hamou Bouakkaz, militant associatif et politique.

 Tony Estanguet invitant le public du Stade de France à faire une ovation mémorable aux athlètes des Paralympiques. C'était ce Dimanche soir au Stade de France. De fait, quels exploits, quelle ambiance. Quel message aussi !

Ah ? Il y a eu des Jeux paralympiques ? Mais aux JO, Emmanuel Macron était aux épreuves ! Cette semaine, il nous a infligés l’épreuve de la sélection d’un premier ministre ! Épreuve dans laquelle il n’y aura eu finalement qu’un médaillé ! 

 En l’occurrence Michel Barnier, ancien ministre et d’ailleurs organisateur des JO d’Albertville en 92. Comme quoi, il y a un retour de flamme .. ! En tout cas, pour les Paralympiques, le public, lui, était là et la ferveur était immense ! Ce n'était pas ça le plus important pour vous, Hamou ?

 Oui. Mais surtout, il s’est passé quelque chose d’essentiel ! Des millions de personnes ont constaté de visu que le para sport, c’est bien du sport et que les parasportifs sont des compétiteurs accomplis qui ont fait des sacrifices pour être au rendez-vous et qui ont fêté dignement leurs médailles comme leurs alter égos des JO. 

 Moi, ce qui m’a particulièrement frappé, c’est cette alchimie entre les aveugles et leur guide, cette précision dans les gestes techniques, ces technologies au service des exploits ! Pas vous ?

 Et moi, c’est cette joie qui inondait les vainqueurs ! Leur évanouissement au moment de la récompense, montrant qu’ils étaient allés au bout d’eux-mêmes ! Et pourtant, pour orner sa chambre, si je donnais à un enfant le choix entre un poster de Léon Marchand, médaillé or en natation aux JO et un poster du nageur quadri-amputé brésilien Dos Santos, je n’ai aucun doute sur celui qu’il choisirait !

 Moi non plus ! Mais comment changer cela ?

  En prenant conscience que notre imaginaire est forgé par une littérature, un cinéma, des bandes dessinées qui associent le corps hors norme au mal, à la perversité, au vice ! C’est désormais un autre narratif qu’il faut proposer ! 

Et pour conclure, Vincent, savez- vous que l’hymne des Jeux paralympiques a été composé par un français ? Qu’il s’appelle "l’hymne de l’avenir" ? Que ces Jeux paralympiques de Paris soient donc le premier pas vers un avenir ou chacun, handicapé ou non, sera considéré "comme un homme qui vaut tous les hommes et que vaut n’importe qui ! " Ce n’est pas de moi, malheureusement. C’est de Jean-Paul Sartre !