Marseille
Les colocations Lazare existent dans plusieurs villes de France. Des colocations pas comme les autres : ici on a un objectif simple, vivre ensemble, tout simplement, entre personnes accueillies qui ont connu la galère et jeunes actifs entre 25 et 35 ans. L'objectif : partager son quotidien pour tisser des liens entre des mondes qui souvent s'ignorent.
Créée en 2011, l'association Lazare est présente à Lyon, Marseille, Angers, Toulouse, Lille, Nantes et Vaumoise. Elle a été fondée par Étienne Villemain, qui est aussi l'un des initiateurs du rassemblement Fratello, en 2016.
Dans les maisons Lazare, chacun a sa chambre et les portes n'ont pas de serrure : c'est un marqueur de "confiance", précise l'un des colocataires. "La confiance est importante entre nous c'est un peu la base." Pas de télé non plus, selon le règlement, mais des jeux de société, des livres... Ici les accompagnateurs vivent un ou deux ans, voire trois. Les personnes accueillies peuvent rester aussi longtemps qu'elles le souhaitent, aussi longtemps qu'il faudra pour aller mieux - dans la mesure où elles sont dans une dynamique de projet, insertion professionnelle ou recherche de logement par exemple. L'important c'est "qu'elle prenne soin d'elle et puisse par la suite retrouver une stabilité."
À Nantes, la colocation Lazare s'est installée dans une ancienne école, à deux pas de la cathédrale. "L'objectif c'est de vivre ensemble en respectant tous une charte, explique Domitille Barre, en se respectant les uns les autres - l'idée étant de vraiment créer du lien social voire de créer des amitiés, même si au quotidien comme dans la vie il y a des difficultés à partager un même toit." Avec son mari Timothée, elle est responsable de la colocation Lazare à Nantes, où ils vivent avec leurs enfants.
Pour les personnes accueillies, qui ont connu la précarité et la vie à la rue, ce que l'on trouve ici et qu'on a difficilement ailleurs, c'est "des gens avec qui discuter". C'est ce que raconte Memet, qui vit dans la maison de Nantes depuis plus d'un an. Dans les foyers d'accueil de jour ou les haltes de nuit, même si le travail des bénévoles est précieux et indispensable, il est difficile de trouver à qui parler. "Il y a des gens qui ont des problèmes psychologiques, parfois même un simple salut c'est pas bienvenu."
Reportage réalisé en janvier 2018
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