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Le Bercail de Chartres, un saut dans la liberté pour les femmes victimes

Un article rédigé par Amélie Gazeau - RCF, le 9 mars 2021 - Modifié le 10 janvier 2024
Contre courantLe bercail de Chartres, un saut dans la liberté pour les femmes victimes

La lutte contre les violences conjugales s'intensifie. Des femmes ont accepté de témoigner pour transmettre leur force et courage à d'autres. Un reportage indispensable pour toutes et tous.

Image par Tumisu de Pixabay Image par Tumisu de Pixabay

Située en Eure-et-Loir, à Chartres, la résidence sociale mère-enfants Le Bercail propose un accueil et un hébergement d'urgence à des femmes en difficulté, enceintes ou accompagnées de jeunes enfants. Cette structure est soutenue par l'Association Les Amis du Bercail.

 


Véronique Macary est allée récolter les témoignages d'accompagnantes et d'accompagnées qui, dans cette maison accueillante, tentent de retrouver la liberté. Une émission en partenariat avec Les Apprentis d'Auteuil.

 

 

"Les violences conjugales sont comme une toile d'araignée, une fois pris au piège on ne sait plus comment en sortir."

 

Depuis quelques mois, et notamment les deux confinements successifs, le sujet des violences faites aux femmes est davantage médiatisé. Une violence souterraine qui gangrène certaines familles et qu'il est souvent difficile, pour les victimes, en manque de moyens, de dénoncer.

 

Un sujet actuel et essentiel à traiter d'urgence. Le Bercail, grâce aux Apprentis d'Auteuil, est ouvert 24h sur 24 pour accueillir ces femmes dont la vie est en jeu.

 

 

"Je pense que c'est important, si on veut vraiment aider les femmes à s'en sortir, de les reconnaître comme victimes."

 

Ingrid Barthe est directrice du Bercail dans lequel il y a "un côté hébergement, un côté accueil de jour et un côté nomade. Puisqu'on a 5 maisons collectives et une quinzaine d'appartements individuels, on va mettre l'accent sur le fait qu'elles soient accueillies comme-ci c'était leur propre logement, pour créer une cellule familiale." Pour Ingrid Barthe, il est important d'accueillir ces femmes, qui ont souvent tout laissé derrière elles, dans un endroit chaleureux où elles se sentent comme à la maison. 

 

"On n'est plus libres. Ni dans sa tête, ni dans ses faits, ni dans ses gestes.On a peur tout le temps."

 

 

L'une des difficultés, pour les victimes de violences conjugales, est de prendre conscience de leur situation. "Les femmes ne se rendent pas compte que ça monte, qu'elles n'ont plus le contrôle, qu'elles ne sont plus autorisées à dire stop, à dire non" témoigne l'un des accompagnées.

 

Une autre ajoute "c'est vraiment difficile parce que tu es dans une situation où on te menace, tu ne sais pas quoi faire, il faut avoir la volonté de dire stop, et prendre un décision pour pouvoir partir, on sait que c'est pas facile..."

 

"Je compte me servir de mon parcours pour éviter qu'il se reproduise chez d'autres."

 

Entre la peur, la douleur, la perte de liberté, la culpabilité ou encore la honte, décider de partir est difficile. Certaines ont réussi, souvent aidées par d'autres. Grâce à des lieux comme Le Bercail, elles peuvent trouver un refuge et se reconstruire petit à petit.

 

Un endroit où "elles vont être accompagnées par une référente, qui va les suivre et travailler avec elles leur projet de vie, leur reconstruction aussi. On est en marche pour accompagner ces femmes, pour ne pas qu'elles se taisent, qu'elles osent, et il y aura toujours des personnes pour les écouter."
Une émission bouleversante, d'utilité publique, en partenariat avec les Apprentis d'Auteuil.

 

 

 

 

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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