Les détenus de la prison de Nice découvrent "Des Hommes et des orties" le roman de Paola Pigani

Quand la prison de Nice découvre la campagne charentaise

A dix minutes en tramway de la mer se trouve la plus vieille prison de France, la maison d'arrêt de Nice. Chantal Galmich est bénévole pour l'association Lire pour en sortir, association qui proposent aux personnes détenues des actions d'insertion par la lecture. Cette fois-ci, ils ont pu découvrir le roman de Paola Pigani, "Des Hommes et des orties". "C'est un livre qui a intrigué, car c'est un livre poétique qui parle d'une petite fille et que c'est un monde qui n'est pas le plus commun pour la majorité de nos lecteurs" constate-t-elle.

Une histoire qui se passe dans une ferme dans la campagne charentaise dans les années 70. L'occasion, pour les personnes détenues, de s'évader en dehors du monde carcéral avec l'héroïne du roman, Pia. Une histoire inspirée de l'enfance de son autrice Paola Pigani, d'origine italo-charentaise.

"Cette France des années 70, c'est une France que j'ai connu donc qui me rappelle mon enfance. [...] C'est un livre qui est d'actualité parce que la société actuelle n'est pas une société facile pour les nouvelles générations" explique un détenu.

Des Hommes et des orties de Paola Pigani

L’enfance de Pia, c’est courir à perdre haleine dans l’ombre des arbres, écouter gronder la rivière, cueillir l’herbe des fossés. Observer intensément le travail des hommes au rythme des saisons, aider les parents aux champs ou aux vaches pour rembourser l’emprunt du Crédit agricole. Appartenir à une fratrie remuante et deviner dans les mots italiens des adultes que la famille possède des racines ailleurs qu’ici, dans ce petit hameau de Charente où elle est née.

Tout un monde à la fois immense et minuscule que Pia va devoir quitter pour les murs gris de l’internat. Et à mesure que défile la décennie 70, son regard s’aiguise et sa propre voix s’impose pour raconter aussi la dureté de ce pays qu’une terrible sécheresse met à genoux, où les fermes se dépeuplent, où la colère et la mort sont en embuscade. Une terre que l’on ne quitte jamais tout à fait.
Paola Pigani déploie dans ce roman, sans aucun doute le plus personnel, une puissance d’évocation exceptionnelle pour rendre un magnifique hommage au monde paysan et aux territoires de l’enfance.

Une émission dédicacée à Bertrand Jouffray, qui a démarré Lire Pour En Sortir à Nice et qui est décédé cet été.