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Médias et écologie : que change la "charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique" ?

Un article rédigé par Laurette Duranel - RCF, le 29 septembre 2022 - Modifié le 30 septembre 2022
Je pense donc j'agisÉcologie : les médias s'y mettent (enfin) !

Un collectif de 500 journalistes vient de publier une "charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique". Quel poids aura cette charte ? Quelles sont ses limites ? On en débat avec les journalistes Anne-Sophie Novel et Justine Guitton-Boussion et les militants Adrien Louandre et Bastua Soimadoune.

 

©Unsplash©Unsplash

Comment les journalistes comptent mettre l’écologie au cœur de leur travail

 

Le 14 septembre, un collectif composé d’une vingtaine de journalistes de divers médias et horizons, a publié une "Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique". Signée par plus de 1500 journalistes et près de 150 rédactions, cette charte propose 13 points fondamentaux pour aider les journalistes à modifier leur façon de travailler, en incluant pleinement la question de l’écologie dans leur travail.

 

Traiter le climat, le vivant et la justice sociale de manière transversale, faire preuve de pédagogie, s’opposer aux financements issus des activités les plus polluantes, ou encore pratiquer un journalisme bas carbone, sont autant de recommandations qui apparaissent dans la charte.

 


Nouveauté - Désormais le dernier mardi du mois est consacré à l'actualité de l'écologie, dans l'émission Je pense donc j'agis. De 9h à 10h une fois par mois, Anne Kerléo et Melchior Gormand reçoivent des journalistes, des militants et des experts de l'écologie pour commenter les sujets d'actualité.

> Écouter Je pense donc j'agis


 

Vers une approche transversale et non plus rubriquée

 

"Ce n’est pas moralisateur", assure la journaliste et réalisatrice Anne-Sophie Novel, l’une des chevilles ouvrières de ce texte. "C’est une boussole en 13 points pour rappeler aux journalistes que lorsqu’on traite l’actualité aujourd’hui il ne faut pas hésiter à faire des liens, à avoir une approche assez transversale de la question. Il nous faut une nouvelle grille de lecture."

 

Et cela commence par arrêter de traiter l’écologie comme une catégorie à part. Anne-Sophie Novel explique : "Trop longtemps on a cantonné ces enjeux à la rubrique environnement ou planète, alors qu’aujourd’hui on ne peut pas faire abstraction de ces contraintes planétaires, qui sont déterminantes pour la politique, l’économie, etc." La journaliste spécialisée dans les enjeux environnementaux se réjouit que "la profession ait enfin une prise de conscience". Tout comme Justine Guitton-Boussion, journaliste pour le site d’information Reporterre : "Même pour nous, média spécialiste de cette question, c’est toujours intéressant de nous interroger sur notre façon de faire notre métier et de se dire qu’il faut toujours continuer à faire preuve de pédagogie", affirme-t-elle. 

 

Et les deux journalistes d’appeler à la formation massive des futurs journalistes mais aussi de ceux qui le sont déjà. C’est notamment l’un des points de la charte qui incitent les journalistes, et leurs employeurs, à se former en continu.

 

Une charte imparfaite ?

 

Si cette charte représente une avancée dans le domaine médiatique, la blogueuse et militante Bastua Soimadoune émet tout de même quelques réserves. "D’une part, je trouve ça très positif parce que le traitement de l’écologie est vraiment catastrophique et je pense que c’était nécessaire d’avoir une initiative de cette ampleur-là, qui peut emmener des médias mainstream. Mais j’ai trouvé qu’il y avait des écueils parce que dans les différents principes, il n’est pas indiqué qu’il fallait donner la parole à des acteurs différents." Celle qui se définit comme afro-féministe appelle les médias à ne pas solliciter uniquement les scientifiques, mais à faire parler également les victimes du dérèglement climatique. "Je pense qu’elles ont un regard particulier et important à apporter sur l’écologie", conclut-elle.  

 

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