Ora et labora : à l’Étoile de la mer, une retraite Laudato si’ de 4 jours

Les uns débroussaillent, les autres fabriquent des nichoirs, tandis que d’autres encore créent des œuvres d’art avec des branchages, tout cela sous un soleil radieux. Du lundi 17 au jeudi 20 mars 2025, 24 personnes ont participé à une première session Ora et labora proposée par la communauté du Chemin neuf, à l’Étoile de la Mer, une maison d’accueil située à Saint-Jean-le-Thomas dans la Manche, entre Avranches et Granville. Au programme de ces quatre jours : des activités manuelles, des ateliers créatifs, la découverte de la nature, le tout enrobé de prières et de fraternité. Des sessions Ora et labora sont déjà organisées depuis six ans par le Chemin Neuf à l'abbaye de Boquen dans les Côtes-d’Armor.

Prier et travailler autrement

Les participants sont venus d’Avranches, du Havre ou encore de Bretagne. La plupart sont membres de la communauté du Chemin Neuf, mais les organisateurs souhaitent faire connaître cette proposition à un plus grand nombre de personnes.  « Le but de ces journées est de prier, de travailler ensemble, mais aussi de tisser des relations fraternelles. Les activités que l’on propose sont des moyens pour créer des liens entre nous. Au bout du deuxième jour, il y a déjà des échanges en profondeur », explique Beata Sorial, responsable de la maison d’accueil. Les participants peuvent choisir entre plusieurs ateliers manuels : land art, jardinage, pêche à pied, préparation de confiture, ou fabrication de nichoirs… « C’est vraiment une joie de partager ce que nous savons faire, il y a beaucoup de fraternité. J’encourage vraiment à venir à ce genre de session », s’enthousiasme Marie-Laure, chargée de l’atelier de confitures, un atelier qui a réalisé 140 pots au profit de l'association Les enfants du Mékong. 

La transmission des savoirs est aussi au cœur du travail manuel. «  À l’abbaye de Boquen, j’en ai vu qui n’avaient jamais enfoncé de clou dans une planche », raconte Bertrand. Membre du Chemin Neuf et organisateur des sessions Ora et labora à Boquen dans les Côtes-d’Armor, il est venu apporter son aide à l’Étoile de la mer.

Et la troisième expression de la règle bénédictine : lire la parole de Dieu, n’est pas oubliée. « L’écoute de la parole de Dieu est très importante dans ces sessions, explique Bernard, un autre participant venu du Finistère. Pendant ces journées, on se laisse transformer par la parole, on se laisse habiter par elle. On apprend à prier en travaillant et en se distrayant. » En fin de journée, les participants se retrouvent pour un partage autour de l’écriture sainte sur des textes liés à la Création, avec la méthode de catéchèse américaine Godly Play. 
 

Dans l’esprit Laudato si’

Toutes les activités sont imprégnées des principes de l’écologie intégrale, mis en valeur par l’encyclique du Pape Laudato si’. Parmi les participants à cette première session, Pascale Cauchy, référente Écologie pour le diocèse de Bayeux Lisieux est ravie de cette proposition et de l’existence de cet éco-lieu : «  C’est un endroit qui permet de découvrir que l’équilibre de la vie passe par la prière, le travail, la vie fraternelle. Si ça pouvait être comme ça dans la vie de tous les jours, ce serait formidable. »

Parmi les moments forts de ces quatre jours, un temps liturgique basé sur le principe des rogations a été organisé. « On a prévu une déambulation, en s’appuyant sur le récit d’un miracle eucharistique. Puis on viendra déposer un caillou pour symboliser nos fautes contre la Création », explique François De Lagarde, organisateur de cette session et référent Écologie du diocèse de Coutances. « C’est formidable les rogations,  ça réaffirme le lien de dépendance entre les humains, la nature et le créateur », explique-t-il. Ravie de cette première session Ora et labora, les organisateurs comptent bien renouveler l’expérience l’année prochaine.