Pour bien comprendre... Les impasses du photovoltaïque

Jeudi 30 mai s’ouvre le 9ᵉ colloque national pour le photovoltaïque. La part du solaire, de l’éolien ou de l’hydraulique a atteint 28 % en 2022. C'est un niveau historique selon le baromètre annuel ObservER des énergies renouvelables. Une performance qui lui permet d’atteindre l’objectif de 27 % fixé par la Commission européenne, avec, malgré tout, deux ans de retard.

État de santé du secteur photovoltaïque français 

Pour David Gréau, le secteur du photovoltaïque connait une bonne dynamique en France. Il témoigne : “on a installé l’an passé 3,2 gigawatts de solaire, soit 3 fois plus qu'en 2020”. Une énergie qui se développe pour répondre à un besoin de plus en plus important d'électricité. Mais “d’'une électricité décarbonée, pour utiliser moins d’énergies fossiles”, précise-t-il. Moins lent à se développer que le nucléaire ou l’éolien, le photovoltaïque est le choix sur lequel mise la France. 

Un boom de l’autoconsommation

Un nombre croissant de ménages, d’entreprises ou de collectivités se lancent dans des projets d’installations de panneaux. L’autosuffisance énergétique attire en particulier depuis la flambée des prix de l’énergie. "L’objectif est d’utiliser soi-même l’énergie qu’on produit et éventuellement de la partager avec ses voisins”, explique David Gréau. 

Produire sur son toit ou dans son jardin son électricité, c'est s’assurer contre la volatilité des prix du marché et contre des augmentations futures.

Des panneaux solaires "made in France" ? 

La principale difficulté réside dans l’incapacité de l’industrie française à couvrir toutes les demandes sur son territoire. Les plus gros producteurs de panneaux solaires sont en Chine. “La France en est très dépendante, faute d’avoir délégué son industrie à la Chine 15 ans plus tôt”, estime David Gréau. 

Plus de 80 % des panneaux solaires qu’on installe en Europe viennent de Chine. 

Grâce au projet de construction de deux grosses usines, "la France aurait la capacité d'utiliser 100 % de panneaux français", estime David Gréau. Mais ce n’est pas l’objectif de l’Union européenne qui veut que 40 % des besoins soient produits en Europe. 

Il faut soutenir les indicateurs non-économiques. Et notamment les critères de résilience, de production locale… Cela doit nous permettre de massifier cette production industrielle en France.