Chaque dernier mardi du mois dans Je pense donc j’agis, on revient sur l’actualité écologique. Ce mardi 25 octobre, trois intervenants étaient à l’antenne : Loup Espargilière, journaliste et fondateur de Vert, Lucile Schmid, vice-présidente et cofondatrice de La Fabrique écologique, et François Mandil, ancien chroniqueur à RCF et militant écologiste. Dans la première partie de l’émission, ils se sont intéressés au rapport "Planète vivante", publié par WWF.
Paru le 13 octobre, le rapport de WWF révèle qu’entre 1970 et 2018, la taille moyenne des populations de vertébrés sauvages a décliné de 69%. La baisse varie selon les espèces et les régions du monde, et le rapport ne s’intéresse pas aux insectes. C’est l’Amérique latine qui est la plus touchée, avec un déclin de 94% des populations d’espèces sauvages. Les responsables de cette situation sont nombreux : pollution, changement d’usage des terres, braconnage, surexploitation des ressources, espèces invasives et surtout dérèglement climatique. Celui-ci est la troisième cause, mais pourrait bientôt arriver en tête si on ne parvient pas à limiter le réchauffement climatique à + 1,5°C comme le prévoit l'accord de Paris.
Pour Lucile Schmid, il faut s’intéresser aux images plus qu’aux chiffres. Qu'adviendrait-il si l’on vivait dans "un monde silencieux", questionne-t-elle en reprenant l’expression de Rachel Carson en 1962. Le lien entre dérèglement climatique et biodiversité est enfin fait. Pourtant, rares seront les chefs d’État à se rendre à la COP de décembre sur la biodiversité à Montréal. En plus, la couverture médiatique y est généralement minime. Loup Espargilière rappelle que si le rapport parle certes des vertébrés, il ne faut pas négliger les insectes et les végétaux à la base de la chaîne. François Mandil ajoute que la question climatique et la biodiversité ont beau être deux éléments qui s’interpénètrent, "ils sont différents". Pour lui, c’est sur l’action humaine qu’il faut mettre l’accent : "Notre impact est catastrophique, on se persuade qu’il suffit de changer de voiture pour régler le problème. Mais on doit mener un changement global et à toutes les échelles."
Le fondateur de Vert le média acquiesce : "on doit agir sur les causes, pas que sur les conséquences ou les symptômes". Le WWF précise d’ailleurs que "si nous voulons sauver le vivant, il est crucial de s’accorder, de toute urgence, sur un objectif international ambitieux". François Mandil rappelle que la richesse de la biodiversité appelle à se questionner "et d’avoir un minimum d’humilité : à ma génération, on utilisait l’image de l’ours blanc, beaucoup plus parlante que quand on parle d’algues aujourd’hui". Pour sensibiliser aussi, il faut s'adapter.
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