En 2024, un million de voyageurs ont utilisé le train de nuit, un chiffre qui a doublé en cinq ans. RCF Nice est monté à bord d’un train de nuit pour vous partager son expérience. Treize heures de trajet dans cette ligne qui a fait son retour sur les rails en 2021.
Il est 19h00, le train s'élance pour 13 heures de trajet. Rejoindre son compartiment n’est pas une mince affaire. Les balancements du wagon et les voyageurs qui obstruent le couloir étroit ne facilitent pas le chemin dans ce train au style des années 80. Ces emblématiques trains Corail ont été mis à neuf en 2021 : prises électriques, wifi, insonorisation. Enfin arrivé, je découvre mon compartiment de seconde classe. Peu de place est prévue pour les bagages ainsi que pour s’asseoir. Difficile de se déplier et d’être parfaitement à l’aise avec la couchette du dessus qui ne laisse qu’un petit mètre de hauteur.
Pourtant, agréable surprise, une pochette est installée sur le lit, avec à l’intérieur tout ce qu’il faut pour passer une bonne nuit. Des bouchons d’oreilles pour le bruit et un masque de nuit pour être plongé dans le noir. Mais ce n’est pas tout, puisqu'on peut y retrouver une lingette pour se laver, une bouteille d'eau ainsi qu’une pastille de dentifrice pour le lendemain matin. Les draps et les coussins sont également fournis. “C’est super agréable, le voyage de nuit" affirme Claude, un voyageur à bord.
Claude a la cinquantaine. Ces voyages de nuit le plonge dans son enfance : “ Quand j’étais petit, l’été, nous prenions le train de nuit avec mes parents pour rejoindre la Côte d’Azur.” Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle il prend le train de nuit “c’est clairement plus écolo, ça évite de prendre l’avion et on gagne une nuit d’hôtel à Paris.”
Outre l'avion, un passager de nuit émet deux fois moins de carbone qu'un voyageur TGV selon Objectif Carbone.
Les prix d'un billet pour le train de nuit sont moins élevés que ceux du TGV. Il est possible de réserver une chouette de seconde classe dès 29 euros. Si vous voulez privatiser un compartiment de six couchettes, le prix débute à 150 euros.
21h30 : le train, après avoir effectué plusieurs arrêts, le dernier à Marseille, ne s’arrêtera désormais plus jusqu’à Paris. Le compartiment de six couchettes est complet, comme tout le train, selon un agent SNCF présent à bord.
Les compartiments sont mixtes. Cependant, pour celles qui le souhaitent, des compartiments réservés aux femmes existent. Il faut en revanche s'y prendre bien en avance, car les places sont limitées.
À peine couché, un bruit sourd se fait entendre. Un passager, voisin de lit, commence à ronfler, mais il est rapidement arrêté par les mouvements du train qui le réveille. “En train de nuit, c’est soit on dort, soit la nuit blanche.” me dit Claude en chuchotant. Le wagon s’assoupit vers 22h00. Pour moi, ce fut une nuit de sommeil grâce aux bouchons d'oreilles.
Réveil rapide, il est déjà huit heures, le train est à l'heure. Prêt à passer la journée à Paris après une nuit ponctuée de seulement deux rapides réveils, il ne faut pas rêver, ce n'est pas un palace. Dix lignes de trains de nuit existent en France. Selon les objectifs du gouvernement, dix nouvelles lignes devraient ouvrir d'ici à 2030.
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