A Brest, l'association La Halte-Accueil Frédéric-Ozanam offre à toute personne en situation sociale difficile un accueil de jour, anonyme et inconditionnel, tous les week-ends et jours fériés de l’année. C'est un lieu d’accueil chaleureux et convivial où l’on oublie les "galères" et où chacun, qu’il soit accueilli ou accueillant, est acteur à sa mesure. C’est ce lieu qui accueille "Vous Avez Dit Fragile?", une émission en public présentée par Anne Kerléo et Daniel Maciel. Et parmi les personnes présentes dans le public, des amis de La Halte et d'autres associations, des auditeurs de RCF Finistère.
Des personnes qui fréquentent La Halte ont accepté de témoigner de la manière dont ce lieu les aide d'abord à faire "une pause dans la galère" puis à se reconstruire. Elles nous disent la confiance qui se tisse, comme dans une famille et qui permet de changer de regard sur soi et de se remettre debout. Elles nous partagent aussi leur expertise de vie: parce que les personnes qui ont connu la grande précarité ont une expérience certes très douloureuse, mais aussi unique, une expérience qui peut donner à la société dans son ensemble des clés pour bâtir une société meilleure, plus fraternelle.
Rejet de la famille, isolement, perte de confiance en soi, peur, épuisement, sentiment de honte... Lorsque l'on vit dans la rue, quand on connaît la grande précarité ou la solitude extrême, on a le sentiment d'être comme éloigné, exclu, de ce monde qui continue de tourner sans nous. Dès lors ce n'est pas simple de revenir de l’exclusion, de réintégrer la société. Mais c’est possible: les personnes qui prennent la parole au micro de RCF en témoignent. Il est nécessaire toutefois de prendre conscience de l’effort immense que cela représente. De tous les obstacles à franchir, tout ce qu’il faut réapprendre.
Pourquoi est-ce si difficile de demander de l'aide? De franchir la porte d'une association? "C'est que l'on se rabaisse", témoigne Nicole, qui vient à La Halte depuis deux ans. "On a peur d'être rejeté", confie Hélène. Une perte d'estime de soi provoquée par "des accidents de la vie", comme elle le dit. Sur le conseil d'un pédiatre, Hélène a quitté son foyer et son mari, avec ses enfants mais sans ressources aucunes. "Certains comprennent mais pour d'autres qui ne sont pas passés par ne peuvent pas comprendre."
À La Halte-Accueil Frédéric-Ozanam, au début on vient pour l’alimentation. Puis on trouve autre chose: l’amitié, une famille. "Ça m'a permis de revenir parmi les mortels", confie Gabrielle. Pour elle, La Halte, c'est "un lieu où on n’a pas peur, où les tensions s’apaisent, où on m’a dit: «T’es capable.»" C'est aussi ce dont témoigne Stéphanie, qui n'a jamais pu faire le deuil de son frère mort en 2001. Expulsée de chez elle par son compagnon, elle a vécu à la rue. Une assistante sociale lui a permis de "ne pas perdre sa fierté et de garder courage". La Halte, c'est aussi un lieu où l'on rencontre des personnes qui connaissent encore plus de difficultés que soi: "Ici on vient pour aider les autres, il y a quelque chose de magique, c'est tellement fort" explique Christiane.
Rattachée directement à la Société de Saint-Vincent de Paul, La Halte est une association d'accueil de jour. Elle vient en aide à toute personne en difficulté sociale ou très isolée. Sa spécificité c'est d'être ouvert les week-ends et jours fériés. En moyenne, 140 personnes y sont accueillies par jour d'ouverture, et entre 80 et 100 repas sont servis.
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