Les spéculateurs privés nourrissent l’inflation en spéculant sur la valeur de notre alimentation pour se “faire du blé“, alors que 9,8 % de la population mondiale souffre de la faim. Une pratique inacceptable que dénonce le CCFD-Terre Solidaire depuis plus de dix ans. Les précisions de Stéphanie Gallet.
Le happening : ce genre de manifestation silencieuse où des militants se mettent en scène pour interpeller le passant. Nous sommes sur les marches de l'opéra de Paris et une dizaine de personnes tout de noir vêtu sont allongées. Elles tiennent des assiettes en carton blanc dont certains se servent pour dissimuler leur visage.
Ces assiettes vides symbolisent évidemment la faim. La banderole qui est accrochés au-dessus des marches de l'opéra affiche le message "La faim n'est pas une fatalité c'est un scandale". Ce jour d’octobre 2009, salariés et bénévoles du CCFD-Terre Solidaire s’étaient improvisés acteurs et actrices de cette représentation pour dénoncer le jeu des "spéculateurs de la faim" qui s’enrichissent au prix de millions de victimes.
Depuis la guerre en Ukraine, les acteurs financiers profitent de l’instabilité des marchés pour se "faire du blé" en spéculant de manière excessive sur le prix des matières premières agricoles et alimentaires. En bout de ligne, leurs actions affectent la capacité de nombreux ménages et des pays pauvres à se nourrir face à la flambée des prix. Des pays pauvres qui sont souvent dépendants des importations. À plus de dix ans d’intervalle, ces deux représentations témoignent de l’inaction des acteurs politiques et économiques à lutter contre la spéculation. Cette pratique scandaleuse perdure et surtout continue d'alimenter la faim dans le monde.
Mais le CCFD-Terre Solidaire ne baisse pas les bras et continue de se mobiliser, encore et toujours, pour faire entendre ses revendications sur le sujet : dénoncer les dérives de la spéculation alimentaire, exiger plus de régulation et garantir le droit à l’alimentation des populations. Avec l’ONG FoodWatch, ils viennent de publier une nouvelle analyse alarmante au titre sans appel , "Inflation : quand les spéculateurs profitent de la crise alimentaire".
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