Le 3 décembre, c'est la journée internationale des personnes handicapées. Et c'est une véritable leçon de vie que le témoignage de Sylvie Samycia. Amputée et paralysée après un grave accident de moto, elle s'est donné pour défi de grimper au sommet du mont Blanc. Et c'est ce qu'elle a fait, trois ans après son accident.
C'est dans son chalet près de Chamonix que vit Sylvie Samycia, face à son cher massif du Mont-Blanc. Ce mont Blanc que 2 à 3.000 personnes gravissent chaque année et qui est pour elle le signe d'une résurrection. En 2015, en effet, suite à un accident de moto elle a été donnée pour morte, avant d'être réanimée. Un bras en moins, les poumons transpercés, elle a appris qu'elle resterait paralysée. Pourtant, trois ans plus tard elle a gravi les pentes du plus haut sommet d'Europe ! Son histoire incroyable, véritable leçon de vie, elle la raconte dans son livre "Impatiente" (éd. Paulsen, 2020).
Un vendredi 13 mars 2015, par une belle journée de printemps, Sylvie Samycia devait aller skier avec Éric, son mari. Mais par un concours de circonstances, ils ont décidé finalement de prendre leurs motos pour parcourir les routes de montagne. Se trouvant bloqués derrière un convoi exceptionnel de 44 tonnes, ils ont entrepris de le dépasser à la sortie d'un virage. Sylvie a suivi son mari... Elle ne se souvient pas de ce qui s'est passé. Pourquoi a-t-elle serré les freins ? Pourquoi la moto est-elle sortie de la route et elle projetée sous le camion ? "Je me dis que tout compte fait c'était pas le hasard, que ça devait être prévu, ça devait être inscrit."
"Si je m'en sors c'est un miracle", s'est-elle dit "en une fraction de seconde" au moment de l'accident. Puis elle a vu "une grande lumière blanche comme il en existe nulle part ailleurs", qui l'a "enveloppée et prise pour [la] faire sortir de son corps". Sylvie Samycia a vécu une expérience de mort imminente, avec la sensation de sortir de son corps. "Je vois du monde qui est autour de moi, mais en fait moi je ne suis pas dans ce corps qui est par terre a priori en mauvais état." Dans cet état, elle a entendu les prénoms de leurs enfants que lui hurlait son mari. À ce moment-là, elle a décidé de vivre. "C'était mon choix, j'ai décidé de revenir."
Le genoux, les côtes, les poumons, le bras... le corps de Sylvie Samycia était dans un tel état que les médecins ne donnaient pas cher de sa vie. Après 120 heures dans le coma, une période dont elle n'a aucun souvenir, elle s'est "réveillée d'un coup". On lui a alors annoncé qu'elle resterait paralysée. Dans son livre, elle écrit :
"La paralysie, non. Je ne suis pas d'accord. Le docteur me dit que, vu que c'est l'extrémité de la moëlle épinière qui est touchée, avec de la chance et beaucoup de volonté, je pourrais éventuellement, dans quelques années, me mettre debout et faire quelques pas pour m'aider et me transférer du fauteuil au lit et du lit au fauteuil. Moi je ne vois pas les choses ainsi et ne veux pas le croire. Je me dis cause toujours, j'irai au mont Blanc !"
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