Au Secours catholique avec l’association Aequitaz, nous avons pris le temps, pendant deux ans d’aller rencontrer ces personnes qui n’ont pas d’emploi et de qui on dit qu’elles ne travaillent pas, qu’elles ne font rien. C’est une toute autre réalité que nous avons rencontrée.
Nous avons publié hier un rapport qui met en avant toutes les contributions vitales à la société apportées par les personnes hors emploi. J’aimerai reprendre la parole d’Anthony : "Il faut arrêter de voir les gens comme des fainéants, car une chose est sûre : personne ne fait rien pendant longtemps ; c’est trop dur de ne rien faire. Personne ne survit émotionnellement à l’inactivité doublée de la solitude qu’elle engendre."
Nous tirons un enseignement principal de ces ateliers : il nous faut changer notre regard porté sur les personnes bénéficiaires des
minima sociaux. Le discours politique reste stigmatisant, alors qu’elles se démènent pour leur situation, mais aussi dans 1001 activités utiles à la société. Elles sont souvent bénévoles sans en avoir la reconnaissance sociale. Bénévole, pour la voisine qui ne peut faire ses courses seules, pour garder les enfants des amis, pour s’occuper d’un parent âgé ou encore d’un enfant porteur de handicap.
Nous aimerions qu’ils entendent toutes ces personnes. Nous attendons enfin des politiques audacieuses. Avec la mise en place de mesures structurelles pour les plus faibles qui nous permettent enfin d’avoir une protection sociale qui protège les plus pauvres de notre société.
Aujourd’hui cette dernière repose sur l’emploi comme principale clé de voûte. Les pressions sur les allocations se font toujours plus fortes. Le projet de loi sur le Plein Emploi, discuté en ce mois de septembre à l’assemblée nationale, ne prévoit toujours pas de RSA possible pour les jeunes de moins de 25 ans mais veut rendre obligatoire de nouvelles
conditions d’accès.
Soyons réalistes face aux difficultés qu’elles rencontrent plutôt que de céder à la facilité et de leur rejeter la faute
A l’heure où les personnes exclues du marché du travail sont victimes de clichés négatifs, soyons réalistes face aux difficultés qu’elles rencontrent plutôt que de céder à la facilité et de leur rejeter la faute. De manière plus structurelle, Il nous semble nécessaire d’interroger les activités à l’aune de leur utilité ou de leur nécessité pour la société (et le vivant). Il faut changer de cadre de référence : La distinction actuelle est-ce de l’emploi ou du hors-emploi n’est pas juste. Elle engendre de la stigmatisation. Il faudrait plutôt se demander si cette activité est nuisible ou bien vitale à la société ?
Cela pose aussi l’enjeu d’un débat démocratique sur les frontières de l’utile et du vital, dont nous pensons que nous ne pouvons plus faire l’économie, notamment au regard de ce que vivent celles et ceux qui vivent la pauvreté et qui ont ici et maintenant, besoin de retrouver
dignité et sécurité.
Il y a des pistes qui existent déjà dans notre protection sociale pour mieux reconnaître ces activités vitales et c’est une bonne nouvelle : statut des aidants, trimestre de retraites pour les femmes ayant des enfants, le statut des pompiers volontaires, des élus locaux... Ayons
l’audace de les élargir, bon moyen de reconnaître les contributions des personnes les plus modestes qui sont vitales pour notre société.
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En partenariat avec LE SECOURS CATHOLIQUE-CARITAS FRANCE
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