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Une première campagne en mer pour l'alliance universitaire SEA-EU

Un article rédigé par Ronan Le Coz - RCF Finistère, le 14 juin 2022 - Modifié le 9 janvier 2024

Une campagne océanographique européenne de passage en Bretagne ! L’alliance universitaire SEA-EU, qui réunit six universités européennes, dont Brest, a organisé cette année sa première campagne océanographique, entre la mer Baltique et la Méditerranée.

Trois chercheurs impliqués dans la mission océanographique SEA-EU, sur le pont de l'Oceanograf : Matthieu Waeles (UBO), Jérôme Goslin (IFREMER) et Aleksandra Brodecka-Goluch (Université de Gdansk) - ©Ronan Le CozTrois chercheurs impliqués dans la mission océanographique SEA-EU, sur le pont de l'Oceanograf : Matthieu Waeles (UBO), Jérôme Goslin (IFREMER) et Aleksandra Brodecka-Goluch (Université de Gdansk) - ©Ronan Le Coz

A bord du navire polonais Oceanograf, des chercheurs des six universités impliquées (Brest, Cadix, Gdansk, Malte, Kiel et Split) ont travaillé notamment sur les poches de gaz à faible profondeur en zone littorale. Des gaz qui pourraient avoir un impact sur le réchauffement climatique ! « Les gaz à faible profondeur dans les sédiments ont le potentiel pour être relâchés dans l’environnement à partir des sédiments. On peut trouver des concentration plus forte de méthane et de dioxyde de carbone dans l’eau juste au-dessus de ces zones. C’est donc important de comprendre quelle quantité de ces gaz pourront in fine atteindre l’environnement, la colonne d’eau, les eaux de surfaces et enfin l’atmosphère », explique la chimiste Aleksandra Brodecka-Goluch, de l’Université de Gdansk, en Pologne. « Dans ce projet, nous avons l’avantage de mener nos recherches sur une large part des côtes européennes. Après avoir collecté des données à autant d’endroits différents, nous pouvons faire des études comparatives, et c’est plus facile de comparer avec un panel de données aussi large ! Nous pouvons voir l’impact direct des activités humaines sur l’environnement. »

Une étude sur les microplastiques

Entre Gdansk et Cadix, en passant par Kiel et Brest, les scientifiques embarqués ont aussi effectué des mesures chimiques de l’air dans les zones portuaires et fait des carottages de sédiments, notamment dans les estuaires des grands fleuves, à la recherche de micro et de nanoplastiques. « Ces embouchures de fleuves sont soumises à des activités anthropiques passées ou présentes qui font qu’il y a beaucoup de matières, de contaminants, qui vont transiter par les rivières ou être apportées par l’atmosphère. Ce sont des zones qui sont aussi très productives », précise Matthieu Waeles, maître de conférence en chimie de l’environnement à l’Université de Bretagne occidentale. « Or, on ne connaît pas bien le devenir de toutes ces matières et contaminants, comment ils vont être redistribués dans l’environnement, dans les sédiments, dans la colonne d’eau... Et on ne connaît pas bien non plus les effets qu’ils peuvent avoir, notamment sur le zooplancton qui est un des premiers maillon de la chaîne trophique. Dans une des thématiques, les microplastiques, on s’intéresse par exemple à l’ingestion de ces microplastiques par le zooplancton car on ne sait pas bien comment il participe au transfert de ce contaminant-là vers d’autres organismes. » Le navire océanographique a quitté Brest dimanche 12 juin et fait désormais route vers Cadix, en Espagne.

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