Transgenre et transidentité, de quoi parle-t-on ?
En partenariat avec Les Facultés Loyola Paris
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Changer de sexe ou de genre : qui demande quoi aujourd'hui dans notre société ? Il y a des adultes qui, au terme d'un accompagnement parfois extrêmement long, en viennent à changer d'identité de genre voire à changer de sexe. Mais il y a aussi des adolescents et des enfants qui demandent à changer d'identité...
Pour en parler, Frédéric Mounier reçoit le Père Bruno Saintôt, jésuite, directeur du Département d'éthique biomédicale du Centre Sèvres (Facultés jésuites de Paris). Il est l'auteur du blog Avec soin : la bioéthique, pour quelle humanité ?
Au collège, à l’école, dans les familles, apparaît depuis quelques temps chez les jeunes une demande croissante à changer de sexe, d’identité ou de genre. Ces questions bousculent nos habitudes, nos discours, nos traditions et travaillent les modèles sociaux. Pour le père Bruno Saintôt, il faut bien distinguer les adultes, qui ont un itinéraire extrêmement long en la matière, et les enfants. Les adultes commencent généralement par changer d’état civil, et ensuite, au terme d’un cheminement long et parfois douloureux, bénéficient de l’appui de la médecine, avec des traitements hormonaux ou chirurgicaux, pour changer de sexe et d’identité.
Pour les enfants, c’est différent. "Eux-mêmes commencent à demander de changer d’identité. C’est possible. Il existe une circulaire pour cela, grâce au droit français. Et l’Education nationale s’intéresse au sujet. Les problèmes se posent vraiment. Il faut apporter un certain nombre de conditions : la personne doit se présenter publiquement comme appartenant au sexe revendiqué, qu’elle soit connue dans son entourage amical, familial ou professionnel via le sexe revendiqué, et puis qu’elle ait obtenu le changement de son prénom afin qu’il corresponde au sexe revendiqué" explique le père Bruno Saintôt.
Ce dernier précise également que la chirurgie permet aujourd’hui une réassignation de sexe. "En France, c’est couvert par la Sécurité sociale. Ce n’est pas un moyen à disposition de tout le monde. Quand la médecine travaille, elle a besoin de critères, pour attribuer les moyens au regard d’une souffrance. C’est le médecin qui déclare une affection de longue durée, via le terme dysphorie de genre" lance-t-il.
La chirurgie s’accompagne, précise également le père Bruno Saintôt, d’un traitement hormonal qui n’est pas sans conséquence. "Le traitement hormonal a une incidence différente, suivant que vous êtes dans la période pré-pubertaire, ou après si vous êtes un adulte" lance-t-il. Quant à la chirurgie, elle peut être pratiquée sur des jeunes pas encore pubère, avec le consentement des parents. Tout en gardant à l’esprit, précise le père Bruno Saintôt, que comme pour les adultes, les enfants sont malléables et soumis à un contexte social qui peut avoir une emprise importante sur eux. D’où un discernement très fort à opérer.
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