L’ADIE (Association pour le Droit à l’Initiative Économique) vient de publier une étude sur les "informels". Ces travailleurs non déclarés ne possèdent aucune immatriculation, mais représentent une part non négligeable des actifs.
C’est une étude inédite que révèle l’ADIE. Portant sur l'entrepreneuriat non déclaré, ses résultats révèlent que 61% des travailleurs informels accompagnés et financés par l’Adie sont des femmes et que 65% des travailleurs informels exercent leur activité à domicile. De multiples raisons peuvent expliquer un tel état de fait. Les femmes, tout d’abord, sont généralement plus prudentes et plus hésitantes à se lancer dans l’aventure du monde de l'auto-entreprise. Dans un monde où l’égalité entre les hommes et les femmes n’est pas encore au beau fixe, difficile pour elles de se sentir légitimes. A ce constat s'ajoute le facteur "administratif" : si les démarches ne sont de prime abord pas trop compliquées pour lancer sa propre activité, difficile ensuite de s’en sortir pour comprendre toutes les nuances des situations possibles.
Un dernier point, essentiel pour l’ADIE : peu de ces entrepreneurs non déclarés entretiennent cette situation de façon volontaire. Ce n’est qu’une fois l’activité lancée et rodée que ces personnes prennent conscience que ce qui n’était au départ qu’une activité secondaire s’est entre-temps transformée en revenu de première importance. Les inconvénients d’une non immatriculation sont d’ailleurs nombreux : à l’illégalité de leur situation s’ajoute la privation de certains droits comme l’absence d’assurance par exemple.
Pour l’ADIE, qui fait de l’accompagnement à la création d’entreprise l’une de ses principales missions, il est primordial de rejoindre ces travailleurs de l’ombre. Dans le Grand Est, un réseau de conseillers est mobilisé pour mener des entretiens au cœur desquels la création d’un lien de confiance est nécessaire. Il s’agit aussi de déconstruire certains préjugés : en disposant de ses propres fonds, l’ADIE peut se porter garante du financement des idées et des projets de ses bénéficiaires (à hauteur de 15 000 euros maximum). Garante face aux banques, l’association bénéficie de plus de poids que les entrepreneurs isolés. Reste le défi de faire connaître des structures comme l’ADIE, encore trop peu reconnues par les principaux intéressés. Un défrichage des démarches administratives et une meilleure culture de l’auto entrepreneuriat en France seraient autant de solutions pour faciliter la création de micro-entreprises. Malgré ces obstacles, la crise sanitaire et le contexte géopolitique, l’engouement pour la création de nouveaux projets reste toujours en vogue : à l’image des prestations de service ou des petites activités de commerce.
Pour déconstruire les préjugés autour des travailleurs informels, du 5 au 9 février, l'ADIE Grand-Est organise des soirées thématiques sur l'entrepreneuriat informel.
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