Président de l’association Citoyenneté Active Lorraine, Gérard Toussaint répond aux questions de Jean-François Trouglic et Philippe Rivet. C’est suite aux attentats de 2015 contre le journal Charlie Hebdo que Citoyenneté Active Lorraine a été fondée. Depuis ce triste épisode, cette association se mobilise pour évoquer des sujets devenus sensibles : la laïcité et le sentiment du citoyen français.
Le premier sujet a été lancé par Philippe Rivet, ancien journaliste de L’Est Républicain à la retraite. Il repose le contexte politique actuel pour amener son interrogation à propos du manque d’intérêt de la société et des citoyens envers la politique. Il définit alors le climat politique de la manière suivante : “En ces temps un peu troublés à l’heure où le clivage gauche-droite qui caractérisait la vie politique française depuis la Révolution semble s’effilocher entraînant une perte de repères, et ouvrant un boulevard aux extrêmes”. Il s’interroge également sur la mentalité des citoyens en se demandant s’ils ne seraient pas favorables à s’investir dans leur quotidien et dans des activités concrètes plutôt que d’accorder de l’intérêt pour la politique, un domaine plus abstrait.
Jean-François Trogrlic s’est penché sur le sujet de la prison. Il avait déjà assisté au projet de prison ouverte à Toul et ce projet lui a inspiré la question suivante : “Est-ce que la prison va enfin pouvoir - et avec quels moyens - devenir non seulement un lieu de punition et d’enfermement mais aussi un lieu de réhabilitation et de réinsertion ?”. Pour introduire sa question, il a évoqué un sujet d’actualité avec la démission du directeur de la prison de Mayotte qui a quitté son poste à cause d’une surpopulation carcérale : 650 détenus pour 278 places. “On a une population carcérale de 78 500 détenus pour à peine 62 000 places et donc avec un taux d’occupation de 127%” dit-il. À partir de cette base informative, Jean-François Trogrlic souhaite à la fois aborder le problème de surpopulation dans les prisons, mais également les méthodes utilisées pour aider les détenus à se réinsérer dans la vie active.
Transmettre la laïcité est l’une des missions principales de Citoyenneté Active Lorraine. C’est pour cela que des formations VRL ont été mises en place. Pendant ces formations pouvant durer jusqu’à deux jours, Gérard Toussaint et son association sont mobilisés pour former des élus, des professionnels et des élèves sur l’histoire et l’importance de la laïcité. Gérard Toussaint détaille les expériences vécues lors de ces formations durant lesquelles l’échange et la compréhension de l’autre en sont les piliers. D’ailleurs, ces formations permettent d’évoquer des situations sensibles et ciblées. La relation difficile entre élève et professeur est notamment l’une des thématique la plus évoquée.
La troisième thématique a été lancée par Jean-François Trogrlic, intéressé par la considération des migrants mineurs dans le monde du travail. Il illustre son interrogation par la situation d’un boulanger qui a fait grève pour garder son employé - un jeune migrant - qui avait appris le métier par la pratique. Bien que ce dernier corresponde parfaitement aux attentes du boulanger, il a été contraint de démissionner lorsque sa période d’accueil a été dépassée. Gérard Toussaint évoque alors l’organisation de journée durant lesquelles des thématiques autour de la crise migratoire sont travaillées. Ainsi, des sujets comme la santé des migrants ont été mis en lumière en échangeant avec le conseil départemental et des associations concernées par la thématique.
10 ans après sa mort, une grande exposition est dédiée à Michel Dinet. L’ancien Président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle a souvent croisé le chemin de Gérard Toussaint qui s’exprime à ce sujet dans cet épisode de “Politiquement vôtre”. Plusieurs petits rassemblements auront lieu dans la région, et à cette occasion, Jean-François Trouglic s’est questionné sur les pensées de Gérard Toussaint à propos de ce que Michel Dinet a enseigné et initié de son vivant.
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