Portrait d’un self-made-man marseillais aujourd’hui dans M comme midi.
Enfant pauvre, fils d’immigrés arméniens, Joseph Arakel a commencé comme conducteur d'une camionnette avant de devenir le patron d’une entreprise de logistique de 700 salariés au chiffre d'affaires de 233 millions d’euros.
Amateur de Saint François d’Assise et philanthrope, il se consacre aussi aux plus fragilisés, il est d’ailleurs le président de la banque alimentaire depuis mai 2023.
On le présente souvent dans les médias comme un “patron social et chrétien”. Une appellation qui lui convient car pour lui: “être chrétien, c’est être fraternel et la fraternité est synonyme d’entraide”.
Pourtant il n’a pas toujours eu la foi, elle lui est “tombé dessus” en 1992 à Notre Dame de la Garde. “J’ai eu la chance de vivre quelque chose d’exceptionnel (...) je n’étais pas un dévot mais là, quelque chose s’est produit comme un sentiment d’ouverture et de paix (...), une sensibilité très développée (...) qui conduit à changer votre attitude”, raconte-t-il.
Un chemin de foi qui se poursuit avec la rencontre inopinée avec la figure de Saint François d’Assise. Une feuille volante, à la sortie d’une église sur laquelle est inscrite la prière du Saint. “Là où est la haine, que je mette l'amour, là où est l'offense, que je mette le pardon…”. Des mots incisifs remplis de tendresse qui ont ému Joseph Arakel. Depuis il collectionne de nombreux objets à l’effigie du saint et en possède près de 1000. Il offre une statue à la Cathédrale de la Major, inaugurée dimanche 21 janvier à 17H30. Une manière, pour l’entrepreneur, de mieux faire connaître Saint François d’Assise, qui incarne à ses yeux, “l’écologie, la concorde, l’humilité”.
Parti de rien, ni héritage, ni diplôme, il finit par diriger une des plus grosses entreprises de la région, Tempo One, 700 salariés et 233 millions de chiffre d'affaires. Quand on l’interroge sur ce parcours hors norme, il répond simplement: “on ne sait pas qu’on va faire un tel parcours, en premier il faut aimer ce qu’on fait (...). Je n’étais pas intéressé par l’école et je me suis révélé par le travail, un travail qui m’a plu et qui m’a passionné. Dès que quelque chose vous plaît, cela conduit à la créativité. En parallèle de cette vie modeste, on aspire à s’élever (...), à sortir de la médiocrité, en vivant quelque chose de passionnant. La destinée et les rencontres font le reste”.
En dehors de cette carrière professionnelle ascensionnelle, Joseph Arakel, aide aussi les personnes fragiles. Il crée le fonds de dotation “+ Avenir”, pour les personnes confrontées à un accident de la vie. Deuil, perte d’emploi, divorce… des épreuves qui fragilisent et peuvent faire basculer dans la précarité. Il s'agit avant tout, "d'aider ces personnes à ne pas sombrer, dans une période où on n’a pas toute sa lucidité”, précise-t-il.
En mai 2023, Joseph Arakel est devenu président de la banque alimentaire. “Un gros chantier" pour lui puisqu’elle a fourni en 2022 près de 7 600 000 repas dans les Bouches du Rhône et aide, chaque jour, pas moins de 205 associations.
S’il a accepté cette présidence, il précise que tout le mérite revient aux 155 bénévoles et aux vingt salariés présents tous les jours. La banque alimentaire qui fait face, depuis deux ans, à une augmentation des demandes et à l’évolution des profils des demandeurs. Des retraités, des étudiants, des travailleurs pauvres sont venus grossir les rangs des personnes précaires.
En forme de clin d’oeil, Joseph Arakel précise que la première collecte de la banque alimentaire dans les Bouches-du-Rhône a eu lieu en 1987 avec “un camion Arakel”. La destinée, les rencontres… comme il aime à le raconter !
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