La CGT organise samedi 23 novembre une manifestation pour alerter le gouvernement sur la situation de l'emploi dans l'industrie. C'est à Montluçon, avec un départ de la place Jean Dormoy à 14 heures 30. On fait le point sur la situation avec Laurent Indrusiak le secrétaire général de la CGT dans l'Allier
PG : Quelles sont les solutions que propose la CGT au gouvernement pour maintenir une industrie en forme ?
LI : On veut mettre en évidence le risque majeur de perte d’emploi dans ce secteur. L’industrie est indispensable, car elle fabrique tout ce dont nous avons besoin au quotidien. On ne peut pas se satisfaire que tous ses produits soient fabriqués à l’étranger. On ne peut pas rester impuissant par rapport aux annonces suppressions de postes comme si l’on ne pouvait rien faire. Il faut identifier les raisons de ces suppressions. Elles peuvent être conjoncturelles avec des baisses de production ou de concurrence mondiale exacerbée.
Mais on peut aussi identifier des causes plus structurelles, manque d’investissement dans les outils de travail, mais aussi parfois les stratégies mêmes des entreprises, qui décident de remonter des millions aux actionnaires plutôt que de diversifier leurs productions. Pour essayer d’inverser cette tendance nous demandons des assises de l’emploi dans l’Allier sous la responsabilité éventuellement de la préfecture. Mettre autour de la table tous les acteurs : représentants du personnel et patronaux et les services de l’Etat, et d’anticiper les difficultés.
Il faut tout de suite un moratoire sur l’ensemble des licenciements annoncé, et, un état stratège qui décide d’investir sur des filières en France. Mettons en place ces mesures, et empêchons les emplois d’être supprimé. Au niveau national tous les jours, on a des nouvelles annonces. Immédiatement, 500 emplois sont menacés dans l’Allier, et principalement sur Montluçon.
Quelles sont les entreprises dont vous parlez ?
Il y a notamment eu un plan de suppression de 100 postes à Adisseo à Commentry, les forges Erasteel qui mettent en place un plan de rupture conventionnelle collective avec 16 postes. Et notamment l’entreprise AMIS qui vient d’être placée en redressement judiciaire, qui emploie 400 salariés sur deux sites dans l'Allier et la Creuse, et qui estime que l’entreprise pourrait fonctionner avec 200 salariés... Ce qui suppose que l’entreprise pourrait en supprimer tout autant.
Alors que les élections des représentants syndicaux des TPE et PME approchent, elles débutent le 25 novembre, comment la CGT peut-elle les défendre selon vous ?
Quand on défend l’emploi dans les grandes entreprises, on défend de facto l’emploi de ces petites entreprises, qui sont souvent sous-traitantes des grandes. La CGT a démontré qu’elle est toujours au côté des salariés pour défendre leurs intérêts. Pour les salariés des petites entreprises, nous tenons dans les structures de proximité que sont les unions locales, des permanences, tous les jours, et on reçoit quasiment 8 salariés sur 10 qui poussent la porte. On porte aussi l’idée d’œuvres sociales coordonnées sur les bassins d’emplois, pour faire comme un CSE. Les élections syndicales des TPE, c’est 5 millions et demi de salariés concernés, ils ont intérêt à se faire entendre par le vote.
Concernant la manifestation du 23, le collectif citoyen pour le nouveau Front populaire invite à se joindre à la manif, pour vous, c’est un soutien important ?
Leur soutien est bien sûr important, comme le sont d’autres soutiens, mais je le précise tous les élus sont les bienvenus, à condition d’être sincères... On n'a pas besoin de communication, et ceux qui ont soutenu la démolition de l’industrie via différentes réformes, ces dernières années; s'ils sont présents, feront preuve de contradiction.
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