Pour 26 minutes éco, Pierre Brisson, président de l'AS AFAC et Thierry Prouteau son directeur disposent d'un point d'observation incomparable sur l'économie locale, décrivent ce qu'ils voient de la crise et tentent d'en expliquer les ressorts.
L’AS AFAC, entreprise d’expertise comptable à statut associatif, qui exerce essentiellement dans le domaine agricole, place cette année son assemblée générale mardi 19 novembre sur le thème « Entreprise en crise : l’accompagnement des adhérents en situation difficile », avec la participation de dirigeants des trois chambres consulaires du département et d’associations d’écoute et de soutien d’entrepreneurs en difficulté.
Créée de la volonté des syndicats agricoles à l’aune des réformes fiscales des années 1970, l’association compte aujourd’hui 60 collaborateurs et cinq agences, principalement en Charente. A but non lucratif, l’AS AFAC « est dans le monde de l’économie sociale » témoigne Pierre Brisson.
Une cause associative qui est d’autant plus cruciale alors que les agriculteurs traversent une crise économique qui n'est pas prête de s'estomper. « Il y a un grand manque de trésorerie sur les exploitations agricoles », déclare M. Brisson. Le décalage entre les récoltes et les rentrées de revenus rend l’élaboration des conjectures d’autant plus difficile.
D’autant plus qu’aujourd’hui, « les grandes cultures sont ballotées par les cours mondiaux, notamment les céréaliers ». 2024 fait figure d’année sombre pour les producteurs de blé, orge et millet avec un prix d’achat très bas et des rendements particulièrement mauvais, analyse M Brisson.
Cette volonté d’apporter le soutien aux agriculteurs face aux crises qu’ils traversent, M Brisson en est aussi le bénéficiaire. Viticulture, il pâtit des tarifs imposés par la Chine sur le Cognac. « Brutalement, on se retrouve dans une situation ou les Etats-Unis aussi » menacent d’imposer des droits de douane sur les produits européens. Ces conséquences se manifesteront que dans quelques années, regrette-t-il.
En vue des crises de trésoreries qui s’annonce, l’AS AFAC compte mettre les bouchées doubles. Pour M Prouteau, quelques signaux sont à surveiller pour éviter une crise sur une exploitation . « La trésorerie est le premier indicateur, mais il n’est pas le seul à surveiller. La rentabilité est le deuxième signal. Si la rentabilité est insuffisante pour remplir les engagements de l’entreprise et pallier d’éventuels risques » l’entreprise peut se retrouver en danger.
D’autres associations seront présentes lors de l’assemblée générale de l’AS AFAC avec pour but « d’analyser l’origine des difficultés des exploitants agricoles » Ces associations mettent en place un plan d’accompagnement pour aider des exploitants à sortir de la crise dans laquelle ils se trouvent. Pour M. Brisson, « nous ne sommes pas les meilleurs juges face à nos difficultés. Nous avons besoin de l’autre » pour nous accompagner.
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