Au cours de l’hiver 2024, le scientifique brestois Thibaut Barreyre, accompagné d’une équipe internationale, a passé cinq semaines à bord du navire de recherche Atlantis pour étudier l’activité des cheminées hydrothermales, dans l'est du Pacifique.
Originaire des Landes, nourri par la littérature de Nicolas Bouvier et les reportages du commandant Cousteau, Thibaut Barreyre découvre en 2009 les sources hydrothermales au cours d’une expédition sur la dorsale atlantique avec le bateau d’exploration français Le Pourquoi Pas et le sous-marin Nautile.
De ces cheminées, situées à des profondeurs de plus de deux mille mètres s'échappent des fluides bouillants. Le géophysicien marin du CNRS, rattaché au laboratoire Geo-Océan (CNRS – Ifremer – UBO – UBS) a sondé en février et mars la croûte terrestre avec le sous-marin de poche Alvin.
Au cours de cette mission, l’équipe multidisciplinaire a enregistré le quotidien de drôles d’anémones, de vers et de crabes, qui ont su s’adapter à la pression, au chaud et au froid (car le différentiel peut dépasser trois cents degrés).
Ces espèces, aux deux-tiers endémiques, se nourrissent des matières chimiques apportées du centre de la terre par le fluide, comme le fer, le cuivre ou l’arsenic. Ces éléments servent de base à la chimiosynthèse, comme on parle de photosynthèse pour les plantes. Les scientifiques, depuis Alvin ont réalisé des prélèvements.
Le scientifique brestois alerte sur les dangers qui pèsent au niveau des ressources du plancher océanique. La technique permet déjà de racler les fonds à la recherche de métaux rares pour fabriquer les batteries des voitures électriques, par exemple.
D’où l’importance d’informer. Les cheminées hydrothermales sont dures à trouver car le fond de l’océan est grand, et seul 25 % est cartographié. L’autre raison, c’est l’accessibilité. Peu de sous-marins peuvent s’y rendre. Ce sujet doit concerner l’ensemble des citoyens car c’est notre patrimoine commun, juge Thibaut Barreyre.
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