L'inflation alimentaire a augmenté de 11,9 % en 2023, une hausse bien plus importante que l'inflation générale qui s'est, elle, établie à 4,9%. Selon l’association Familles rurales dans son Observatoire des prix de grande consommation, publié ce mardi matin, les aliments les plus sains sont particulièrement concernés par la hausse des prix.
Cinq fruits et légumes par jour, deux produits laitiers quotidiens et du poisson au moins deux fois par semaine. Ce sont les préconisations pour être en bonne santé. Une alimentation saine devenue inabordable pour des millions de personnes, selon l'association de consommateurs Familles rurales qui a publié son 17e Observatoire des prix de grande consommation, ce mardi 23 janvier.
Dans les rayons des supermarchés, l’inflation touche particulièrement le secteur alimentaire, qui a vu les prix grimper de 11,9 % en 2023. Bien plus que l'inflation générale qui s'est établie à 4,9% en un an. Le phénomène est même accentué pour ceux qui tentent de manger équilibré, car en 2023, ce sont les aliments sains, qui ont vu leur prix s’envoler, ce que dénonce l’association.
C’est vrai pour les matières grasses (+21% pour l’huile d’olives), le riz (+20,4%), le poisson (+25 % pour le maquereau), et les légumes. Pour une botte de carottes, sur l’étiquette, le prix a grimpé de 40,6 %. Même chose pour le chou-fleur, fleuron de la culture légumière bretonne, riche en vitamine C , qu’on a pu voir à 4 euros sur les étals cet hiver, la faute aux mauvaises conditions climatiques qui ont fragilisé les récoltes.
Si l’on pense au calcium, besoin nutritionnel majeur pour les enfants, le prix sur le marché du lait a fortement augmenté : de 330 € / 1000 litres en mai 2021, il a atteint son pic en janvier 2023 aux alentours de 470 € / 1000 litres.
Pour une alimentation saine, qui respecte le programme national nutrition santé, Familles rurales évalue le budget mensuel pour une famille de quatre personnes à au moins 810 euros (539 euros pour une moindre variété de produits), jusqu’à 1297 euros pour un panier en bio.
D’après l’association, 10,8 millions de personnes n’ont pas les moyens de s’alimenter comme elles le devraient pour être en bonne santé, soit 16% de la population. "L’Etat préfère dépenser des milliards à soigner les pathologies qu’elles [les personnes] développeront de ce fait plutôt que de les aider à acquérir les produits dont elles ont besoin," regrette Familles rurales dans son rapport.
L'association de consommateurs préconise la création d’une allocation alimentaire mensuelle, ciblant les produits bons pour la santé à destination des consommateurs vivant avec ou sous le seuil de pauvreté.
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