Depuis 2007, les communautés de communes des Monts et des Coteaux du Lyonnais (Rhône) ont décidé de lancer une marque collective pour mettre en valeur les produits de leur territoire. Financée par les communes, Monts du Lyonnais, Terre de Saveur réunit des producteurs, distributeurs et restaurateurs qui cherchent à promouvoir les circuits-courts. Pommes, poires, safran ou encore vin, cette marque permet aussi de découvrir la richesse de ce territoire agricole.
Entretien avec Émilie Pichonnat , directrice de la marque collective Monts du Lyonnais, Terre de Saveurs, au micro de Charlotte Mongibeaux.
RCF : Comment est née et continue de vivre cette marque collective ?
Émilie Pichonnat : ce projet est né du constat qu’il manquait une marque et un label pour référencer les produits venant de ce territoire. Ce sont les collectivités, les communautés de communes des Monts et Coteaux du Lyonnais, qui, avec les producteurs du territoire, ont décidé d’initier ce projet. C’est d’ailleurs la seule marque collective, donc financée par des collectivités, qui existe dans le département du Rhône.
Quelles sont les valeurs défendues par cette marque collective ?
EP : le but, c’est que tous nos adhérents travaillent dans un circuit court ou un circuit de proximité. On a beaucoup d’adhérents qui sont labellisés bio ou avec des labels équitables. Dans cette optique, on développe toute une gamme de produits, comme des étiquettes, des ardoises, avec notre logo pour qu’on puisse reconnaître notre marque territoriale.
À travers cette marque, il y a aussi une volonté de mettre en réseau les différents acteurs locaux ?
EP : Oui, c’est vraiment qu’ils s’intègrent dans cette démarche collective. Par exemple, un producteur qui va rechercher un nouveau débouché va pouvoir travailler avec un restaurateur. À l’inverse, un restaurateur qui recherche une nouvelle matière première va pouvoir se tourner vers les producteurs du territoire. Le but, c’est aussi de développer les complémentarités entre chacun des acteurs.
Vous réunissez des produits du terroir plutôt « traditionnels » mais aussi des producteurs plus originaux, comme des producteurs de safran ?
EP : C’est ça ! On a la chance d’avoir une grande diversité de produits. Que ce soit carnés, laitiers, de la spiruline, et du safran. Il y a aussi tous les produits très locaux des coteaux du lyonnais, on va parler de l’AOC qui est un vin très réputé dans notre région. On regroupe les 20 vignerons qui font partie de cette démarche sous l’AOC coteaux. On a aussi la cerise de Bessenay, les framboises de Thurins, ou la pêche de vignes de Soucieu-en-Jarrest. Donc, il y a un très beau terroir à valoriser. Ça ne s’arrête pas là puisqu’à côté, on a beaucoup de producteurs qui travaillent sur des innovations, des liqueurs, des infusions pétillantes. On profite de la richesse et de l’esprit novateur de chacun de nos adhérents.
Il y a une centaine d’adhérents, et de l’autre côté il y a aussi des restaurateurs avec qui vous travaillez, à Lyon. Comment arrivez-vous à tisser des liens entre ces acteurs ?
EP : Effectivement, le but est aussi de toucher la population lyonnaise puisqu’on essaye de développer différents projets, notamment les drives des produits du territoire. On a développé ça dans les Monts et Coteaux du Lyonnais avec la volonté de les amenés jusqu’à la métropole. Ce projet a été créé à la suite du confinement. Les producteurs souhaitaient écouler leurs stocks donc on a codéveloppé une plateforme logistique, un site, le-lyonnais-drive.com, où les adhérents pourraient en toute autonomie, entrer les produits, les caractéristiques du produit, les prix, les photos. Chaque semaine, les clients passent commande et récupèrent leurs produits le jour choisi. On a déjà développé ça sur plusieurs communes des Monts du Lyonnais. On est vraiment soutenue par les consommateurs, les producteurs et les communes. Actuellement, on est en discussions pour créer un drive à Messimy. On était aussi en discussion pour arriver à Lyon, sur la place des Terreaux !
Autour de cette marque, vous organisez des actions sur votre territoire auprès des enfants, afin de leur faire connaître les produits de leur région. De quoi s'agit-il ?
EP : On a développé un kit de sensibilisation à l’alimentation locale que l’on propose aux bibliothèques, ludothèques et écoles du territoire. Ça a été mis en place il y a deux ans et déjà plus de 200 enfants ont pu y avoir accès. C’est une sorte d’escape game, une aventure avec plein d’activités, des puzzles, des cartes, des points à relier. C’est vraiment adapté aux 6 - 11 ans avec un fil rouge sur l’alimentation locale pour connaître un petit peu les produits qui nous entourent, les producteurs qui en sont à l’origine et les restaurateurs qui mettent en valeur chaque jour, les produits dans leurs assiettes.
Vous sensibilisez aussi sur les emballages, sur comment les recycler, et aussi sur le bien-être animal… sur l'écologie.
EP : Il y a effectivement une notion écologique. On remarque qu’il y a beaucoup de produits importés dans les étals de nos supermarchés. L’objectif est donc de montrer qu’on a de super produits et une grande diversité de produits dans les Monts et Coteaux du Lyonnais. C’est important pour moi de s’approvisionner en local. Je conseillerai aux gens de bien regarder la provenance des produits qu’ils achètent. On a des partenaires qui vendent dans les grandes surfaces, dans les marchés, en vente directe. Il faut profiter de richesse de nos territoires !
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !