Un constat alarmant

Chaque année en France, ce sont des milliers d'élèves qui sont concernés par le décrochage scolaire. Un problème exacerbé par la crise sanitaire. Des adolescents de tous horizons peuvent se sentir à l’écart de la société : "je me suis trouvé face à des jeunes qui ont eu des expériences familiales terribles. D'autres sont dans une posture de remobilisation, de remotivation" indique Jean-Claude Bartnicki, bénévole à Apprentis d'Auteuil.

Cette fondation propose "des formations de raccrochage pour des jeunes qui ont été exclus du système scolaire et qui vont signer un contrat d’apprentissage pour s’insérer dans la vie professionnelle" explique Thierry Campos, directeur de l'établissement de Saint-Philippe à Meudon.

 

Un système scolaire parfois inadapté

Michel Turpin a 16 ans. Actuellement en deuxième année de CAP hôtellerie-service au lycée Sainte-Thérèse dans le 16ème arrondissement de Paris, il s’est retrouvé en situation de décrochage scolaire pendant deux ans. "J’ai décroché en fin de cinquième à cause de mes fréquentations et du regard des professeurs sur moi. Je ne me sentais plus à l’aise dans la classe […] je ne suis donc plus allé en cours et j’ai décroché entre 13 et 15 ans". Grâce à son éducatrice, il a su trouver le chemin de la Fondation Apprentis d’Auteuil.

Pour lui, le système éducatif classique peut ne pas être adapté à tous les profils ni à toutes les envies. "J’ai toujours voulu faire de l’apprentissage et apprendre à faire un métier à la source plutôt que d’aller dans des cours plus généraux. Je n’étais pas très scolaire !" confie-t-il.

 

Aider les jeunes à se (re)construire

L’un des objectifs de la Fondation Apprentis d'Auteuil est de permettre aux jeunes de se réinsérer dans un système qui leur correspond à tout point de vue : "je trouve que les professeurs sont bien plus humains. On peut vraiment parler avec eux. C’est totalement différent de ce qu’on peut voir dans d’autres établissements" ajoute Michel Turpin.

La spécificité de l'accompagnement repose dans le suivi de l’élève qui est très personnalisé : "on a développé le Penser Agir ensemble qui est de travailler avec les familles et les jeunes sur la vie de l’élève, et son orientation avec Impala. Chacun parle de lui et de sa personnalité et selon ses préférences, on lui propose une orientation" indique Thierry Campos.