PMA pour toutes : quelles seront les conséquences des dernières lois bioéthiques ?
En partenariat avec Les Facultés Loyola Paris
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La nouvelle loi bioéthique qui promeut la PMA pour toutes les femmes s'adresse principalement aux couples homosexuels. Or, on entend beaucoup dire que l'Église est loin d'être accueillante vis-à-vis de ces couples et qu'elle met en doute les capacités éducatives. Qu'en est-il vraiment ? Réponses du père Bruno Saintôt, jésuite, directeur du département d'éthique biomédicale au Centre Sèvres.
Au sujet de la procréation, l’Église catholique émet le même discours, qu'il s'adresse aux couples hétérosexuels ou aux couples homosexuels. Aussi, ce ne sont pas les compétences éducatives des personnes homosexuelles qui sont remises en cause, précise le jésuite Bruno Saintôt. La règle pour l’Église est que : "Seules des personnes engendrent des personnes dans une relation personnelle, c’est-à-dire dans l’acte sexuel des conjoints, qui se donnent l’un à l’autre avec toutes les dimensions de leur être, physiques, psychiques, spirituelles…"
Or, les règles que l’Église catholique édicte en matière de procréation sont "extrêmement strictes", reconnaît Bruno Saintôt. Elles restreignent considérablement le recours à la technique. Le principe que l’Église a appelé "la dignité de la procréation", "atteint de facto les couples homosexuels", puisqu'ils ne peuvent engendrer sans avoir recours à la technique.
On sait depuis longtemps congeler des spermatozoïdes. Avec la vitrification des ovocytes - "une congélation ultra rapide des ovocytes", explique Bruno Saintôt - on sait désormais très bien les conserver pour les utiliser quand on le souhaite. Une technique qui fonctionne assez bien. Et que certaines entreprises, notamment aux États-Unis, proposent à leurs salariées. Entreprises qui, selon Bruno Saintôt, "ne font pas ça pour favoriser le bien-être des personnes, mais pour des questions de rentabilité".
L’enjeu autour de la congélation des gamètes est bien moindre, selon l’Église catholique, que pour la congélation des embryons. "Un embryon, c’est une nouvelle vie qui est là." Le jésuite rappelle qu’en 2019, on dénombrait "environ 257.000 embryons cryoconservés". Parmi eux, il y a ceux en attente de projet parental et ceux qui ne le sont plus. Ils seront soit décongelés (et ils mourront) ou donnés à la science. "Avoir des embryons qui pourraient devenir des enfants et qui sont quelque part cyroconservés, c’est un statut quand même extrêmement énigmatique, je trouve." Pour Bruno Saintôt, l’enjeu n’est pas tant éthique que psychologique...
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