Alors que les Jeux Olympiques de Paris approchent à grands pas, le sujet du sport est sur toutes les bouches. Depuis que le gouvernement a fait de l’activité physique et sportive sa Grande cause nationale, quels problèmes rencontrent les établissements scolaires pour accéder aux différentes infrastructures sportives et quels bienfaits le sport offre-t-il aux plus jeunes ? Une émission Je pense donc j’agis présentée par Melchior Gormand.
Bâtir la nation sportive : le mot d'ordre du gouvernement pour la Grande cause nationale de 2024. L'un des objectifs du gouvernement, inciter les enfants à faire plus de sport, est difficile à mettre en place : entre inégalités d'accès et contraintes budgétaires, quels défis rencontre le sport à l'école ?
Parmi les nombreuses idées du gouvernement français pour redorer l'image du sport auprès des enfants figurent les APQ, ou activités physiques quotidiennes. À hauteur de 30 minutes par jour, les élèves font de l'activité physique en classe. L'objectif est simple : faire bouger les enfants, et leur donner envie de faire plus de sport. Mais aujourd'hui ces APQ entrent en compétition avec les trois heures d'éducation physique et sportive (EPS) hebdomadaires dans les écoles, selon Fabrice Boisumeau, professeur d’EPS de formation, chef d’établissement au collège Saint-Louis à Saint-Jean Brévelay dans le Morbihan et vice-président de l’UGSEL, la fédération sportive de l'Enseignement catholique : "Sur le papier, on devrait avoir de l’éducation physique régulièrement dans la semaine et les APQ. Mais dans les faits, ces activités ont évincé l’éducation physique, ce qui est problématique puisqu'elles ne sont pas du sport en tant que telles”.
Ce manque d’éducation sportive peut s’expliquer par la formation multidisciplinaire des enseignants de primaire selon Vincent Nougier, professeur à l’Université Grenoble Alpes et responsable d’un groupement de recherche du CNRS intitulé Sport et activités physiques : “Malgré une formation pluridisciplinaire, l’éducation sportive est la moins développée. C’est sans doute pour cette raison que cette matière est mise sur la touche en primaire”.
Parmi les différentes infrastructures sportives qui existent, les piscines sont les plus chères à construire.
Au niveau du lycée, un problème très similaire survient. Avec seulement deux heures de cours dans la semaine, Fabrice Boisumeau explique que cela ne suffit plus : “Des deux heures prévues dans la semaine pour l’éducation physique et sportive (EPS), seulement une heure tout au plus est utilisée pour faire du sport, la deuxième étant réservée pour les temps de transports vers les infrastructures spécialisées et pour le changement de tenues en vestiaire”. Une distance de trajet qui diffère selon la localisation du lycée.
Fabrice Boisumeau pense que ce problème vient du prix de certains type de bâtiment : “Parmi les différentes infrastructures sportives qui existent, les piscines sont les plus chères à construire. Pour cette raison, elles sont bien moins présentes dans les campagnes que dans les villes, créant une inégalité entre les établissements scolaires situés en agglomération et ceux en milieu rural.”
Le sport a pourtant de nombreux avantages, et ce sur de nombreux plans : “le sport offre un apport multidimensionnel” explique Fabrice Boisumeau, “il renforce les capacités physiques, avec un renforcement musculaire mais aussi des capacités cardiaques et mentales, avec le développement de capacités cognitives”. Bien que nombreux, les apports du sport ne se limitent pas qu'à cela : “le sport transmet aussi des valeurs, comme le respect des règles, le vivre ensemble et le respect d’autrui, essentielles dans la vie de tous les jours” ajoute Vincent Nougier. “Le sport c’est le corps et l’esprit”, raconte Jocelyne, fidèle auditrice de RCF, en parlant de son vécu du sport à Madagascar, qui lui a permis de forger son esprit de compétition, mais aussi de faire des rencontres et développer son esprit d'équipe.
Tout le monde trouve basket à son pied.
Aujourd’hui, l’EPS est la matière préférée des collégiens et des lycéens, et à raison, selon Fabrice Boisumeau : “Chaque année, on propose différents sports pour les élèves, et chacun trouve une discipline qui lui correspond : que ce soit dans le milieu artistique avec l’acrogym, plus compétitif avec les sports de raquettes, plus athlétique avec les courses comme le 400 mètres ou coopérative avec des jeux d’équipes comme le volleyball, tout le monde trouve basket à son pied". Un large panel de disciplines dont le barème se veut inclusif : "Si un élève est en situation de surpoids ou qu’il a un problème de motricité, on fait en sorte que le barème soit repensé pour qu’il ait un objectif vraisemblable à atteindre malgré sa condition physique ou mentale”, ajoute Vincent Nougier.
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