Voulez-vous devenir réensauvageuse ou dépollutionneur ? De nouveaux métiers vont apparaître avec la quatrième révolution industrielle. D'ici dix ans, le monde du travail sera chamboulé par les robots, le métavers, l'intelligence artificielle ou la réalité augmentée... Explications de Nicolas Hazard auteur du livre "Qu'est-ce qu'on va faire de toi ?" (éd. Flammarion).
Intelligence artificielle, métavers, cryptomonnaies ou encore réalité augmentée : la quatrième révolution industrielle a déjà commencé. D’ici dix ans elle aura bouleversé le monde du travail. Le scénario a de quoi inquiéter. "Qu'est-ce qu'on va faire de toi ?" : le titre du livre de Nicolas Hazard reflète cette inquiétude partagée au sein des jeunes générations, mais pas seulement. La révolution concerne tous deux qui seront encore sur le marché du travail d’ici une dizaine d’années.
Cette quatrième révolution industrielle déjà en route se fera "beaucoup, beaucoup, plus vite que les précédentes !" prévient l’entrepreneur. "Et contrairement aux révolution précédentes, où c’étaient surtout les cols bleus qui étaient concernés, aujourd’hui c’est aussi les cols blancs. Un médecin, un avocat, un comptable, lui aussi, va voir son métier se transformer." Cela veut-il dire qu’un avocat pourra être remplacé par un robot ? La perspective rend perplexe… Pourtant, "c’est une réalité", observe Nicolas Hazard. "Aujourd’hui l’intelligence artificielle elle permet de faire des choses beaucoup plus rapidement que ce que les êtres humains peuvent faire..."
On pense qu’un jeune qui entre aujourd’hui sur le métier du travail va exercer huit à dix métiers différents avant ses 40 ans
Fini le temps où "on faisait des études, on exerçait pendant 42 ans et demi un même métier, et après on partait à la retraite". "Ça, c’est terminé !", annonce Nicolas Hazard. Le scénario de nos futures vies professionnelles sera : on va faire des études, on va recommencer à travailler, puis on va refaire des études et ainsi de suite, "pendant toute sa carrière professionnelle"…
Selon certaines prévisions, "on pense qu’un jeune qui entre aujourd’hui sur le métier du travail va exercer huit à dix métiers différents avant ses 40 ans". En un sens c’est déjà le cas dans certains secteurs, puisqu’un codeur par exemple, est "hors du coup" en cinq ans. Mais tout cela est "une bonne nouvelle", pour Nicolas Hazard. "On va évoluer dans son travail, on va faire appel à ce dont on a vraiment besoin" et "à ce dont on est vraiment capable c’est-à-dire nos capacité cognitives et d’adaptation".
Dans son livre, Nicolas Hazard dresse la liste de 21 métiers qui n’existent pas aujourd’hui mais qui pourraient vraisemblablement apparaître. On pourra ainsi devenir réensauvageur ou réensauvageuse. C’est-à-dire avoir pour fonction de réintroduire des espèces animales ou végétales disparues dans des écosystèmes. Les progrès de la science pourront en effet nous permettre "demain de recréer potentiellement des insectes, des plantes, etc. et de les réintroduire dans un milieu".
On pourrait aussi avoir besoin de dépollutionneurs ou de dépollutionneuses. Des personnes qui sauront répondre aux problématiques de pollution. "On sait qu’il y a certaines bactéries qui aiment manger du plastique et d’autres qui aiment consommer du pétrole pour les mariées noires…" Autre métier d’avenir, les nostalgistes. Ceux qui sauront accompagner des personnes malades d’Alzheimer ou souffrant de pathologies liées à la mémoire. Et ce en ressuscitant des souvenirs enfouis grâce à la réalité augmentée. Aujourd’hui, "les jeunes sont à fond là-dedans", note Nicolas Hazard mais il se pourrait que d’un usage "récréatif" on passe à un usage "curatif".
"La bonne nouvelle dans tout cas c’est que, finalement, les jobs que nous on va exercer sont les jobs qui seront les plus humains, ceux qu’une machine ne peut pas faire !" Nicolas Hazard se veut enthousiaste et même rassurant. Cette quatrième révolution industrielle, "ça va nous rendre encore plus humains, et encore plus humains dans notre travail", assure-t-il.
Pourtant, beaucoup dénoncent déjà les effets néfastes des nouvelles technologies dans nos vies. Comment ne pas en être esclave ? "Les technologies ont une limite, elles doivent pouvoir nous aider mais elles ne remplaceront pas les êtres humains", selon Nicolas Hazard. Il croit à la "cobotique", la "complémentarité entre le robot et l’humain". Aux robots les gestes de précision ou les plus répétitifs ; aux humains, la créativité et l’inventivité.
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