Le printemps arrive bientôt mais il faut attendre encore quelque temps pour bien travailler dans son jardin. Arnaud Vens, jardinier et formateur à Terre & Humanisme, nous donne des conseils et répond aux questions des auditeurs.
1) Doit-on se fournir en semences ?
Il n’est pas trop tard pour acheter les semences. "Dans la mesure du possible, les semenciers locaux sont à privilégier et on peut pour cela se référencer au Réseau Semences Paysannes. Ces semenciers locaux sont de plus en plus nombreux. On compte par exemple Semailles dans le nord et Biau Germe dans le sud. Si parler des semences est intéressant, c’est parce que de nombreuses questions persistent à ce sujet" précise Arnaud Vens.
2) Peut-on dès à présent préparer le plan de son jardin ?
Oui, on peut réfléchir au plan de son jardin, aux itinéraires, aux rotations de culture pour optimiser la production de nos plantes. “On peut reproduire les semences, mais il faut faire attention à acheter des semences paysannes et non des semences hybrides qui ne se reproduisent pas” développe Arnaud Vens.
3) Faut-il s’activer tout de suite dans son jardin ?
“Il ne faut pas se précipiter ! On peut encore se reposer. Souvent le printemps qui arrive tôt s’accompagne d’un risque de gelée tardive. Il faut attendre encore un peu.” répond Arnaud Vens.
4) Comment et quand dois-je tailler mon laurier ? demande Marie-Line
Le laurier est une plante assez rustique. On peut couper assez près de la branche mère avec des outils propres et tranchants. Le mieux est de le faire un peu avant le printemps, au début du mois de mars pour limiter les risques de maladie.
5) J’ai des arbres dans mon jardin qui n’ont pas résisté à la chaleur. Puis-je planter des arbres fruitiers ? demande Liliane qui habite dans la Vienne.
“Oui, c’est tout à fait possible. Mais il est important de bien les arroser les deux premières années. L’arrosage peut être peu fréquent mais avec de l’eau en grande quantité à chaque fois.” répond Arnaud Vens qui précise que l’on peut ajouter du compost et pourquoi pas du paillage par-dessus.
6) Pascal demande s’il est préférable de faire une bouture de rosier ou de romarin.
Les boutures de romarin sont plus faciles à faire. Il suffit de couper des tiges de 15 cm et d’effeuiller sur 10 cm. On aura alors des radicelles dès 2 à 3 semaines mais il faudra tout de même attendre avant que ça ne se développe davantage. Il vaut mieux faire ça en été ou à l’automne.
7) Peut-on mettre des agrumes ou des feuilles de noyer dans un compost ?
On peut tout à fait mettre des agrumes dans son compost. Il vaut mieux les couper en petits morceaux pour qu’ils se décomposent au mieux. Quant aux feuilles de noyer, on peut en mettre un petit peu dans son compost mais elles vont mettre deux ans pour se décomposer car ces feuilles sont riches en tanin. Il faut bien se renseigner sur ses plantes pour savoir quel compost est le plus adéquat.
8) Céline a un massif de rosiers et se demande si elle peut mélanger de la cendre de bois et de la terre de bruyère pour nourrir ses rosiers.
Mettre de la cendre de bois peut être une bonne idée. Mais Arnaud Vens recommande de ne pas en mettre trop : “La cendre est riche en minéraux. C’est un peu comme si on saupoudre notre assiette de sel. Dans un milieu trop salé, les plantes ont du mal à s’alimenter”. Quant à la terre de bruyère, ce n'est pas forcément une nécessité, car les rosiers n’ont pas besoin d’être trop fertilisés.
9) Arnaud Vens recommande de faire attention au collet de nos plantations. Qu’est-ce qu’un collet ?
“Toutes les plantes ont un collet qui marque la jonction entre les racines et la partie aérienne de la plante”. Ce collet ne doit pas être enterré car s’il ne respire pas, il risque d’y avoir des champignons. Si le paillage est conséquent, il faut libérer de l’espace autour du tronc.
10) J’ai un noyer en pot qui ne grandit plus beaucoup, que puis-je faire ? interroge Arnaud, un auditeur.
On peut planter le noyer directement dans le terrain, c'est un arbre qui a besoin de place : “Si le noyer va bien, il peut grandir d’un mètre par an, donc plus le trou sera grand, plus ce sera facile pour les racines de se développer. Mais il vaut mieux attendre qu’il ne gèle pas pour faire le trou de plantation” précise Arnaud Vens. On peut ajouter du compost à la surface que l’on protège ensuite avec un paillage, mais il faut faire attention au collet !
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