Le printemps est à nos portes et, avec un tel temps, il serait difficile de ne pas vouloir agrandir un peu son jardin. Fred Fortin, jardinier et formateur à Terre & Humanisme, nous apporte quelques conseils pour entretenir notre potager à la sortie de l’hiver. Une émission Prenez-en de la graine présentée par Melchior Gormand.
C’est sûr que ça fait envie mais il est à noter qu’on a eu une saison assez précoce. Pour beaucoup d’arbres fruitiers, la sève a commencé à remonter et ce n’est pas idéal. De plus, on a toujours les risques de gelées potentielles.
Les plantes ne se fortifieront pas et on prend le risque de tuer dans l'œuf la pollinisation de tout le jardin si une gelée arrive. Avoir un jardin solide est important. J’en ai vu beaucoup qui ont su résister aux intempéries parce que les plantes avaient pu se fortifier.
Cela dépend de la plante que vous voulez faire pousser. Toutes n’ont pas les mêmes prérequis pour croître dans un cycle idéal. Par exemple, les arbres noyaux se plantent en automne tandis que les autres, plus généralement, se plantent à la sortie de l’hiver, un peu avant le printemps.
Ce n’est pas idéal mais ça dépend aussi des racines. Si ce sont des racines à nue, c’est un peu tardif. Cependant, les racines en pot peuvent toujours être plantées et entretenues, mais ce n’est pas le même prix.
Lorsque vous plantez un arbre, vous pouvez le mettre derrière un mur pour le protéger des vents violents, lorsqu’il est encore jeune. Pour ce qui est du semi, je vous recommande d’appliquer la couche chaude.
C’est une méthode de jardinage où l’on délimite une planche de culture que l’on couvre d’une serre à l’intérieur de laquelle on va placer du fumier. Le fumier va aider à atteindre une température idéale pour le semi.
On peut déjà la protéger en veillant à ne pas écraser le semi. On a tendance à empêcher le semi de se développer, en le couvrant de fumier. Il faut lui laisser de l'espace pour pousser. On peut aussi veiller à l’équilibre de la couche chaude.
Ce qui importe le plus c’est l’azote et le carbone. Si jamais la couche chaude vous semble trop humide, il faut ajouter du carbone. En ce qui me concerne, je préconise d’équilibrer à échelle d’une unité de chaque.
Il ne faut surtout pas se tourner vers les produits chimiques. De nombreuses boutiques vendent des produits d’accélération mais c’est surtout pour pousser à la consommation. Si conçue et entretenue correctement, la couche chaude fera son travail et il n’y a pas grand chose de plus à faire pour optimiser la pousse.
Il faut en prendre soin, c’est un fait, mais il ne faut pas non plus tout faire. La biodiversité va souvent chercher à s’auto-réguler et à créer son propre équilibre que nous risquons de rompre en intervenant. Il faut protéger le jardin des nuisibles mais il ne faut pas non plus trop s’impliquer dans la pousse. Les plantes s’en sortent bien sans nous.
Prenez-en de la graine !
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
En partenariat avec Terre & Humanisme
En partenariat avec TERRE VIVANTE
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !