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Jardiner face au changement climatique : des solutions concrètes pour un potager résilient

Jardiner face au changement climatique : des solutions concrètes pour un potager résilient

Un article rédigé par Baptiste Imbert - RCF Poitou Vienne, le 21 mars 2025 - Modifié le 21 mars 2025
Cultivons-nousAdapter son jardin nourricier au changement climatique

Le changement climatique est une réalité qui transforme nos écosystèmes, et nos jardins n'y échappent pas. Hausse des températures, sécheresses plus fréquentes, prolifération de ravageurs... Autant de défis qui obligent les jardiniers à adapter leurs pratiques pour préserver leur production. 

Frédéric Fortin et Arnaud Vens, auteurs de l'ouvrage "Adapter son jardin nourricier au changement climatique", paru le 12 mars. © RCFFrédéric Fortin et Arnaud Vens, auteurs de l'ouvrage "Adapter son jardin nourricier au changement climatique", paru le 12 mars. © RCF

Des solutions existent pour rendre nos potagers plus résilients. Frédéric Fortin, animateur en agroécologie et jardinier à Terre et humanisme, partage dans son ouvrage Adapter son jardin nourricier au changement climatique, coécrit avec Arnaud Vens et publié aux éditions Actes Sud, des conseils concrets issus de 30 ans d'expérimentations. Ce livre, qui est sorti le 12 mars, propose des méthodes éprouvées pour continuer à cultiver malgré des conditions climatiques de plus en plus extrêmes.

Des nuisibles en expansion : comprendre et agir

Les punaises vertes et rouges, les gendarmes de toutes les couleurs... Ces insectes adorent la chaleur et prolifèrent de plus en plus dans nos jardins. À cela s'ajoute l’essor des altises, qui envahissent les serres et menacent les cultures. Face à ces nouveaux ravageurs, il est crucial d'adopter des stratégies adaptées.

L’une des premières recommandations consiste à choisir des essences moins sensibles aux attaques et à pratiquer une rotation rigoureuse des cultures. L'assolement et les rotations permettent d'éviter l’installation durable des ravageurs en limitant la disponibilité des plantes-hôtes.

Autre menace émergente : l'araignée rouge. Cet acarien s'attaque aux tomates en fin de saison en suçant la sève des plants, entraînant une baisse de production. Pour y faire face, l’installation d’ombrières s’est révélée efficace, car ces nuisibles détestent l’ombre. Il est également possible d’utiliser des prédateurs naturels comme les coccinelles ou d’opter pour des pulvérisations d’eau sur le feuillage, car l’araignée rouge craint l’humidité.

Des stratégies éprouvées pour adapter son potager

L’adaptation d’un jardin nourricier ne se limite pas à la gestion des ravageurs. La sécheresse, les vagues de chaleur et le manque d’eau imposent de revoir en profondeur nos pratiques agricoles. Frédéric Fortin propose plusieurs solutions testées sur le terrain pour faire face à ces bouleversements.

Lors de la canicule de 2022, nombreux sont ceux qui ont abandonné leurs jardins, incapables de lutter contre la sécheresse. Pourtant, grâce à des techniques adaptées, certains ont réussi à maintenir leur production. Parmi ces méthodes :

Amélioration de la structure du sol : un sol riche en matière organique retient mieux l’eau. L’apport de compost, le paillage et la culture de plantes couvre-sol permettent d’améliorer cette rétention hydrique.

Installation de structures d’ombrage : les températures extrêmes brûlent les cultures les plus fragiles. L’utilisation de filets d’ombrage ou de plantations protectrices comme des haies permet de créer des microclimats plus favorables.

Sélection de variétés adaptées : certaines variétés anciennes résistent mieux à la chaleur et nécessitent moins d’eau. Le choix des semences devient un critère essentiel pour un jardin résilient.

Les périodes de semis et de récolte doivent être adaptées pour éviter les pics de chaleur. Certains jardiniers avancent désormais leurs plantations pour contourner les épisodes caniculaires. Par exemple :

  • Les pommes de terre sont plantées dès mars plutôt qu’en avril-mai.
  • Les betteraves sont semées sous serre dès janvier, puis retirées des calendriers après avril.
  • Les épinards et radis sont semés plus tôt pour échapper aux chaleurs excessives.

À l’inverse, d’autres cultures comme les choux peuvent être reportées à l’automne pour bénéficier d’un climat plus frais et limiter l’évapotranspiration.

Associer intelligemment les plantes permet d’optimiser la production et de limiter les attaques de ravageurs. Une culture haute, comme la tomate, peut fournir de l’ombre aux légumes sensibles à la chaleur, comme les salades ou les betteraves.

Autre exemple : la culture des légumineuses comme les haricots et les pois favorise la fixation de l’azote dans le sol, améliorant ainsi la fertilité et réduisant le besoin d’apports externes.

Expérimenter et s’adapter : une nécessité

Malgré toutes ces précautions, certaines pertes restent inévitables. Ces dernières années, de nombreux arbres ont été victimes du manque d’eau et ont dû être remplacés par des variétés plus résistantes. L’agroécologie repose sur l’observation et l’expérimentation : il ne faut pas se décourager face aux échecs. L’essentiel est de tester différentes approches et d’ajuster ses pratiques en fonction des résultats.

Par ailleurs, la récupération d’eau de pluie devient une priorité pour de nombreux jardiniers. Installer des cuves ou des bassins de rétention permet de constituer une réserve précieuse pour les périodes de sécheresse.

Un message d’espoir pour les jardiniers

Loin d’être alarmiste, le livre de Frédéric Fortin et Arnaud Vens se veut une source d’inspiration. Il prouve qu’avec des techniques adaptées, il est possible de maintenir un potager productif malgré les défis climatiques. Le mot d’ordre ? Expérimenter, observer et s’adapter. L’agroécologie, en combinant savoirs traditionnels et innovations, permet de relever ces défis et d’assurer une production durable, même dans un climat de plus en plus extrême.

Le changement climatique impose de nouvelles contraintes aux jardiniers, mais il existe des solutions efficaces pour continuer à cultiver en toute résilience. En adoptant ces pratiques, chacun peut contribuer à préserver la biodiversité, économiser l’eau et garantir une alimentation saine et locale.

 

RCF86/EG
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Cultivons-nous
RCF86/EG
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