Parfois je voudrais ne rien vous dire d’autre, à part : Lisez cet album magnifique, il vous restera en tête pendant longtemps ! Ne rien vous dire, pour que comme moi, chaque nouvelle planche soit un enchantement, que vous plongiez dans l’histoire comme dans une terre inconnue sans idée préconçues, sans savoir du tout où vous allez. Pour que la surprise soit au détour de chaque case. Mais je vais quand même vous parler de "La Petite Lumière" de Grégory Panaccione (éd. Delcourt), d'après le roman d'Antonio Moresco.
Commençons par décrire la couverture : Il fait nuit, une nuit assez claire, un homme aux cheveux gris se tient debout. On le découvre de dos, il a l’air d’être pied nu et a une sorte de plaid sur les épaules. À sa gauche se trouve une vieille maison, et devant lui une montagne. Dans cette montagne, il y a une petite lumière... Qui est donc ce vieil homme ? Il n’a pas de nom. Voici ses premiers mots récités à la deuxième page : "Je suis venu ici pour disparaître dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant."
Sur la première page, du blanc et des hirondelles. Mais à quoi jouent ces hirondelles ? Elles ont un comportement étrange qui interroge notre homme, lui qui aime échanger avec elles. Il faut dire que cette histoire est une histoire de solitude et que dans la montagne il n'y a pas grand monde à qui parler.
En revanche, la plupart des pages suivantes sont marquées par l’obscurité, les ombres et cette petite lumière. Il y a d’ailleurs un très beau travail graphique sur la nuit et les étoiles, un très beau travail sur les nuances de noirs. Notre homme passe de longs moments à contempler la voûte céleste, à se sentir tout petit dans l’infiniment grand. Et il y a une lumière, qui s’allume tous les soirs à la même heure quand l'homme s’arrête pour contempler la nuit. Sachez que cette petite lumière parle aussi de notre enfant intérieur, de notre rapport à la mort et à la finitude.
"La petite lumière" est une histoire toute en délicatesse qui évoque des choses graves, des moments passés qui ne disparaissent pas, ou de comment se réconcilier avec sa propre histoire. Mais rien de pesant du tout. Il y a aussi des pages plus légères, plus drôles où l'on parle d’ovnis, et de chèvres qui aurait été enlevées. Un brin de folie face à ces entraves. Tel est ce roman en aquarelle, dans une nature magnifique que l’on lira et relira avec bonheur.
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